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par dessus l’épaule – 2

Fernand indique en commentaire du billet précédent un lien vers des photos et plans d’une classe équipée en ordinateurs et vidéoprojecteur dans le cadre de l’expérimentation d’un cartable électronique développé par l’Université de Savoie (Chambéry, Annecy).
Entre l’aménagement de la salle 309 et de la salle 208, il y a une belle amélioration…
J’aperçois un vidéoprojecteur : on a là un espace avec des postes en «  L  », qui permet plusieurs types de mobilisation des élèves, individuelle ou collective.
Fernand propose l’idée de lancer un recensement, toujours à propos des dispositifs spatiaux et des pratiques pédagogiques qui vont avec. Mais je crains que mon blog tout récent ne manque de visibilité pour obtenir des réponses en grand nombre, réponses que je n’aurais d’ailleurs pas les moyens de traiter… Restons donc dans le cadre de la conversation, qui demeure l’objectif de ce blog.
L’INRP fait régulièrement des enquêtes en ligne, j’en ai trouvée une aujourd’hui destinée à recueillir les témoignages des profs de SVT et d’histoire-géo.

Bien sûr, vos liens vers des photos, des plans, ou des témoignages directs sur les dispositifs sont les bienvenus, tous comme vos réflexions à ce sujet…

J’ai consulté aussi une liste de diffusion (mmm, l’ergonomie si délicate rustique de ces listes vous a un petit goût «  pionnier  » que j’adore) à propos de l’usage des TBI à l  »école primaire, on y trouve surtout une sorte de bourse d’échanges de contenus destinés aux TBI, réalisés par les enseignants eux-mêmes.

des environnements informatique et pédagogique en tension

Une mise en tension décrite dans le rapport de Françoise Poyet et Sylvain Genevois sur les usages pédagogiques du Cartable électronique de l’Isère.
Extrait :

«  Certains travaux [(rapport IGEN, 2002) et (Puimatto, 2006)] montrent une certaine incompatibilité entre la logique spatio-temporelle des Espaces Numériques de Travail (ENT) et la logique pédagogique traditionnelle liée à la « forme scolaire ». En effet, l’intégration d’un ENT (le cas du cartable électronique®) rompt l’unité de temps, de lieu et d’espace (1 professeur, 1 classe, 1 discipline, 1h de cours…) de la « forme scolaire ». Et la logique de réseau, entrant en divergence avec l’organisation scolaire, implique un élargissement et une redéfinition de la communauté éducative ainsi qu’un changement de paradigme d’enseignement et d’apprentissage.  »

Et cette définition de la «  forme scolaire  » :

Dans les collèges et les lycées, les principaux traits de la forme scolaire sont : des groupes d’élèves formés, stables pendant un an, des savoirs distribués suivant un ordre préconisé, par année et par cycle, des savoirs et un ordre de leur présentation, définis par discipline, des manuels conçus en fonction des règles précédentes, une répartition du temps basée sur l’unité horaire, selon un emploi du temps hebdomadaire, des professeurs du secondaire spécialisés par discipline, l’importance accordée à l’écrit dans l’acquisition des savoirs. Ces traits prennent du sens les uns par rapport aux autres, dans un cadre culturel donné, grâce au « paradigme pédagogique » de l’établissement.

A lire aussi dans ce rapport, une exploration des différentes métaphores utilisées avec le «  cartable électronique  » et l’utilisation d’équivalents virtuels des objets usuels de la vie scolaire : le «  cartable  » (qui entre nous disparaît très tôt au profit du sac à dos), le «  casier  », le «  cahier de textes  ».

Supprimer un document en faisant glisser son icône sur l’icône représentant une petite poubelle toute mignonne, plutôt que de taper «  DEL fichier-truc.bidule  », regrouper les fichiers dans des «  dossiers  » plutôt que dans des «  répertoires  » : la grande réussite du Macintosh, inspiré des recherches menées chez Xerox, et rapidement copié par Microsoft a été l’utilisation de métaphores qui ont largement contribué à faciliter l’accès du grand public aux ordinateurs. (Voir à ce sujet, sur le site multimedialab la traduction par Marc  Wathieu d’un article d’Alan Cooper (1995) : the myth of metaphor qui critique le recours systématique aux métaphores dans la conception d’interfaces.)
La représentation que se forge chacun des acteurs des outils qu’ils utilisent, ou plus simplement «  l’histoire que chacun se raconte  » à ce sujet détermine fortement la façon dont les usages vont se développer. Les auteurs de ce rapport mettent cette question au premier plan, avec raison. Non ?