Archives mensuelles : janvier 2007

des environnements informatique et pédagogique en tension

Une mise en tension décrite dans le rapport de Françoise Poyet et Sylvain Genevois sur les usages pédagogiques du Cartable électronique de l’Isère.
Extrait :

«  Certains travaux [(rapport IGEN, 2002) et (Puimatto, 2006)] montrent une certaine incompatibilité entre la logique spatio-temporelle des Espaces Numériques de Travail (ENT) et la logique pédagogique traditionnelle liée à la « forme scolaire ». En effet, l’intégration d’un ENT (le cas du cartable électronique®) rompt l’unité de temps, de lieu et d’espace (1 professeur, 1 classe, 1 discipline, 1h de cours…) de la « forme scolaire ». Et la logique de réseau, entrant en divergence avec l’organisation scolaire, implique un élargissement et une redéfinition de la communauté éducative ainsi qu’un changement de paradigme d’enseignement et d’apprentissage.  »

Et cette définition de la «  forme scolaire  » :

Dans les collèges et les lycées, les principaux traits de la forme scolaire sont : des groupes d’élèves formés, stables pendant un an, des savoirs distribués suivant un ordre préconisé, par année et par cycle, des savoirs et un ordre de leur présentation, définis par discipline, des manuels conçus en fonction des règles précédentes, une répartition du temps basée sur l’unité horaire, selon un emploi du temps hebdomadaire, des professeurs du secondaire spécialisés par discipline, l’importance accordée à l’écrit dans l’acquisition des savoirs. Ces traits prennent du sens les uns par rapport aux autres, dans un cadre culturel donné, grâce au « paradigme pédagogique » de l’établissement.

A lire aussi dans ce rapport, une exploration des différentes métaphores utilisées avec le «  cartable électronique  » et l’utilisation d’équivalents virtuels des objets usuels de la vie scolaire : le «  cartable  » (qui entre nous disparaît très tôt au profit du sac à dos), le «  casier  », le «  cahier de textes  ».

Supprimer un document en faisant glisser son icône sur l’icône représentant une petite poubelle toute mignonne, plutôt que de taper «  DEL fichier-truc.bidule  », regrouper les fichiers dans des «  dossiers  » plutôt que dans des «  répertoires  » : la grande réussite du Macintosh, inspiré des recherches menées chez Xerox, et rapidement copié par Microsoft a été l’utilisation de métaphores qui ont largement contribué à faciliter l’accès du grand public aux ordinateurs. (Voir à ce sujet, sur le site multimedialab la traduction par Marc  Wathieu d’un article d’Alan Cooper (1995) : the myth of metaphor qui critique le recours systématique aux métaphores dans la conception d’interfaces.)
La représentation que se forge chacun des acteurs des outils qu’ils utilisent, ou plus simplement «  l’histoire que chacun se raconte  » à ce sujet détermine fortement la façon dont les usages vont se développer. Les auteurs de ce rapport mettent cette question au premier plan, avec raison. Non ?

Talmos Britannica

Le cabinet de consultants Azzurri Communications et Encyclopaedia Britannica ont présenté Talmos Britannica :  plate-forme internet qui permet d’échanger des documents entre les écoles tout en conservant les droits de propriété, et d’accéder à une base de ressources encyclopédiques d’environ 1 million d’   »éléments d’apprentissage  », (+ de 120 000 articles, 30 000 animations multimédias et audiovisuelles, des cartes, etc.).

Voici revenus nos «  learning objects  », dans un contexte séduisant (l’autorité de l’encyclopédie Britannica, la prise en compte du désir d’échanger manifesté par les enseignants…) L’objectif est d’aider à la  fabrication des «  lesson plans  », mais également de produire des environnements d’apprentissages pour une utilisation individuelle par les élèves.  Est-ce que la juxtaposition de ressources documentaires, textes, vidéos, images, assortie de commentaires écrits par l’enseignant suffira à créer un environnement d’apprentissage performant ?

impression à la demande, bibliothèques, et librairie virtuelle

Peter Brantley, bibliothécaire à l’université de Californie, publie une intéressante réflexion sur l’usage de l’impression à la demande dans les bibliothèques. (repéré par Jean-Michel Salaün, via Peter Suber).

Par ailleurs, François Bon propose sur tiers-livre la liste d’une centaines de livres dont il recommande la lecture, avec possibilité de les acheter sur Amazon… Il s’en explique, disant que si d’autres libraires, français, offraient cette opportunité, il aurait utilisé leur plate-forme. Ce qui m’intéresse, c’est la démarche : tout blogger un tant soit peu renommé (et lui l’est beaucoup, et pour d’excellentes raisons), devient ainsi facilement prescripteur. Une façon de faire vivre «  the long tail  » ?

lire, écrire, publier

Dans cet article, Sébastien Hache, l’initiateur du manuel Sesamath, parle de la conception de cet ouvrage, qui s’est appuyée sur les usages des enseignants : comment ils utilisent les TICE dans la préparation de leurs cours et dans la classe, comment un établissement choisit un manuel scolaire.

Continuité papier – numérique

Le concept hybride «  papier – numérique  », on pourrait parler aussi de «  multisupport  », permet de bénéficier des avantages des deux supports : simplicité et agrément de la consultation sur papier, possibilité de mise à jour et d’adjonction de contenu, dématérialisation permettant la manipulation des données avec le numérique. Sébastien Hache met l’accent sur l’articulation entre les deux, qui me semble essentielle : soit un manuel papier contenant des liens hypertextes vers des activités ou des contenus complémentaires, la possibilité d’accéder à une version numérique de l’ouvrage papier permet d’  »actionner  » ces liens de façon contextuelle.

Le modèle lecture / écriture
Le Web fourmille aujourd’hui d’application permettant non plus seulement la consultation, mais aussi, et de manière de plus en plus diversifiée, l’écriture et la publication. Cette proximité nouvelle entre la lecture, l’écriture et la publication peut être certainement très largement exploitée pour l’enseignement, comme en témoignent les expériences (blogs, ePortfolios) menées par Mario Asselin au Québec.