mise en scène, interactivité, interface

Quand les équipements sont là, quand les ressources sont là, quand les enseignants sont au rendez-vous, quand les nouvelles technos sont réellement utilisées dans les classes, ne croyons pas que c’est gagné…
Hubert Guillaud rapporte dans Internet Actu les propos d’Henning Breuer publiés sur le site japonais Ping Mag. Ce designer allemand a étudié longuement l’usage des tableaux blancs interactifs, au Chili et en Allemagne :

« …on a observé que l’usage de tableaux blancs interactifs, par exemple en Allemagne ou au Chili, est totalement chaotique, avec un professeur qui passe sans cesse de son ordinateur au tableau. Sans compter que les profs l’utilisent souvent d’une manière linéaire pour y projeter leurs présentations Powerpoint… La technologie est mal utilisée si bien que l’interaction en face à face est occultée par le professeur qui regarde son moniteur et les élèves qui regardent l’écran.”

On sait que lorsqu’une interface atteint un certain degré de perfection (réponse à un besoin, simplicité extrême de l’usage, apprentissage ultra rapide et intuitif), les usages décollent à toute vitesse. Qui a jamais parlé d’un iPod « mal utilisé ? » Mais la difficulté, en ce qui concerne le TBI, est redoublée, car c’est un outil d’usage collectif. Il ne s’agit pas seulement de faire interagir un individu avec un système informatique, mais, et c’est beaucoup plus complexe, un individu avec un groupe d’individus via un système informatique. Ce n’est pas seulement l’interface du TBI qui est en cause, d’ailleurs ce terme ne signifie pas grand chose, le TBI permettant d’interagir avec un ordinateur directement, et permettant l’affichage de toutes sortes d’interfaces, dont effectivement, mais non exclusivement, celle du logiciel proposé par le constructuer. C’est aussi la mise en scène que l’enseignant va créer pour intégrer l’usage du TBI dans son enseignement. Et là, il semble tout à fait normal que les usages premiers connaissent une période de tâtonnements.
Ceci noté, ne devrait-on pas consacrer d’avantage de moyens à des recherches telles que celle menée par Henning Breuer ?

Une précisions : H. Breuer ne se consacre pas exclusivement à l’observation, il développe et teste des systèmes d’interfaces utilisant le TBI et des assistants personnels distribués aux élèves.

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