Comment lirons-nous dans quelques années ? Sur l’écran de nos ordinateurs ? Celui de notre téléphone portable ? Sur la feuille de papier électronique de notre liseuse ? Sur papier ? Probablement sur les uns et les autres supports, selon le moment, le type de lecture et bien d’autres critères.
Mais la blogosphère du livre résonne de combats singuliers, de pronostics : qui va l’emporter, Amazon avec son Kindle ? Apple avec son iPhone ? Sony avec son Reader ? Et la liseuse de Bookeen, Cybook, et l’Iliad d’iRex, pourront-ils résister ? Il va falloir compter aussi avec les netbooks…
A côté de la mise en scène de cette guerre commerciale, qui a bel et bien lieu, mais se trouve magnifiée par le goût que nous avons des légendes, des affrontements et des paris qui vont avec il existe aussi des divergences de vues entre des gens qui ne sont pas des acteurs commerciaux, mais des observateurs, penseurs, auteurs, blogueurs… Certains apprécient les liseuses, peut-être justement pour ce qui apparaît aux yeux des autres comme leur défaut. Ils apprécient d’utiliser un objet dédié à la lecture, qui ne sait faire que ça : afficher des textes, page après page. D’autres vivent cette dimension mono-fonctionnelle comme une limitation absurde : ne pas pouvoir cliquer sur un lien hypertexte, ni copier-coller, ni partager en un clic un passage avec un ami.
Il y a quelque chose de reposant dans les objets dédiés, les grille-pain, les presse-oranges. On les utilise sans s’interroger, ils marchent généralement assez longtemps, réclament peu d’entretien. Ils trouvent leur place dans notre quotidien, et rendent humblement de précieux services en se faisant oublier. Ces objets ne sont plus des « technologies », ils sont simplement des objets familiers. Telle pourrait être la liseuse, un objet reposant nous permettant simplement, à certains moments, de ne faire que lire.
(photo : francois et fier de l’être – flickr )