J’aime bien le mot gadget, c’est un mot gai, un mot qui ne se prend pas au sérieux. Alors j’aime bien aussi widget, qui lui ressemble. Comme le gadget le widget est un objet dont on pourrait très bien se passer, comme lui il a cependant quelque chose d’irrésistiblement attirant…
Je suis sûre que le « widget book » dont on peut voir ici deux exemples, (sur le site d’If:book, via La Feuille) l’un produit par Random House et l’autre par Harper Collins attirera irrésistiblement ceux qui ont déjà craqué récemment pour les tournepage et autres feuilleteurs, avec simulation de la page qui se tourne. Comme s’il était nécessaire de convoquer, encore et encore, le livre dans sa dimension d’objet, avec son aspect, son poids, sa forme, pour que l’écran se fasse livre, comme l’automobile, dans ses premières années, se faisait carosse… (ou citrouille ? Non, là, je confonds…)
J’aime les livres, mais je les aime en vrai, j’aime les manipuler, tourner leurs pages, j’aime leur odeur, leur texture. J’aime aussi les écrans, leurs reflets, les apparitions /disparitions qu’ils permettent, le miracle toujours renouvelé des liens, les petits bonheurs d’interfaces astucieuses, les virtuosités de certains flasheurs, la rigueur limite Bauhaus des designers CSS, l’intelligence des développeurs qui fuse et se diffuse. Mais tourner en ligne les pages d’un livre… Pour quoi faire ?