Archives mensuelles : octobre 2008

L’accord

Si ça continue, le tag «  settlement  » va s’inscrire en corps 72 dans mon nuage delicious, tant j’ai bookmarké de billets à propos de l’accord que Google a conclu cette semaine avec l’AAP et l’Authors Guild (associations d’éditeurs et d’auteurs américains).

Si vous n’avez aucune idée de ce dont il s’agit, c’est que votre agrégateur est en panne ou que vous êtes arrivés ici en tapant «  textes pour blog  » (et vous êtes assez nombreux dans ce cas, vous avez peut-être envie d’ouvrir un blog, et vous ne savez pas trop quoi écrire dedans, alors, plein d’espoir, vous tapez «  textes pour blog  » dans Google, et vous arrivez sur teXtes, grosse déception… Allez, lancez-vous, écrivez plutôt vous-mêmes quelque chose, je suis sûre que vous y arriverez.)

Donc, pour vous faire une idée de ce que contient cet accord, faites un tour sur Affordance, Olivier Ertzscheid vous dira l’essentiel.

Ça y est ? C’est quelque chose, non ?

Comme le souligne Clément Laberge, qui annonce aujourd’hui une série de billets sur la question, il faut plus que quelques lignes pour tenter d’analyser l’accord, essayer d’en tirer les conséquences, et d’anticiper sur l’effet qu’il va avoir sur le commerce du livre.

  » Dans ce contexte, quand je lis les communiqués émis par certains regroupements d’éditeurs américains et européens, qui laissent entendre que les éditeurs « ont gagné contre Google », que « Google accepte de payer 125 millions de dollars de compensation aux éditeurs » voire que cet accord « confirmerait la validité des règlements et politiques en vigueur sur le droit d’auteur »… je me dis qu’ils ne lisent certainement pas la même chose que moi — où qu’ils ne le font pas avec le même regard en tout cas ! Parce que je pense qu’il faut être beaucoup plus nuancé.  »

Avant de rédiger des billets plus précis sur l’accord, Clément nous donne son intuition, que je partage tout à fait :

… les éditeurs américains ont choisi en signant cet accord de prendre tout de suite les revenus que Google leur proposait (et qu’ils n’auraient pas générés autrement parce qu’ils ne sont absolument pas prêts pour faire face aux défis du numérique ; ce n’est donc pas un si mauvais accord!) mais qu’ils ont dû pour cela accepter que Google détermine dorénavant presque seul les règles du jeu dans le commerce du livre (jusqu’à pouvoir déterminer, et faire varier dans le temps, sur la base d’un algorithme secret, le prix de vente des livres — rien de moins!). À court terme, c’est peut-être un bon calcul pour les actionnaires des maisons d’édition, mais à moyen et à long terme cela pourrait s’avérer extrêmement contraignant et coûteux.  »

Parmi les réactions à noter également, celle de Robert C. Darnton, directeur de la bibliothèque d’Harvard, est particulièrement intéressante. Harvard University Library avait fait partie des premières universités à devenir partenaires de Google Book Search, en limitant le partenariat aux ouvrages hors copyright. HUL a annoncé qu’elle n’autoriserait pas Google à numériser ses ouvrages sous droits.

«  Selon notre compréhension, l’accord contient de nombreuses limitations potentielles à l’accès et à l’usage des livres par la communauté universitaire et par les responsables des bibliothèques publiques,  » écrit Darnton.  » L’accord ne fournit pas l’assurance que le prix demandé pour cet accès sera raisonnable,  » ajoute-t-il, «  tout particulièrement parce que le service d’abonnement n’aura pas de vrai compétiteur et que le périmètre de l’accès aux livres numérisés est en bien des manières limité et incertain  ».

Pas de compétiteurs, Google ?

remarque : je l’avoue, cette fin de semaine a été assez bousculée, et ce billet vise simplement à vous permettre de rebondir ailleurs pour en savoir plus sur cet accord. Je vous comprends, finalement, vous qui tapez «  textes pour blog  » dans Google.

La présentation, ça compte énormément

«  Pistes numériques : est-ce que le design a de l’importance dans la distribution numérique ?  », tel est le titre du billet d’Andrew Brenneman dans Book Business.

L’une des caractéristiques de l’édition numérique est la possibilité de rendre disponible un texte pour une lecture sur différents terminaux, de tailles variées. Le même contenu aura donc nécessairement une apparence différente selon le terminal sur lequel il est lu, et peut même être publié, sur le même terminal, dans des contextes visuels variés ( pensons, sur le web, aux contenus syndiqués qui se coulent dans la mise en page des différents sites qui les accueillent ).

Andrew Brennan pose trois questions :

  • Est ce que nos départements de production auront à intégrer tous ces nouveaux modes de diffusion ?
  • Est ce que le design des contenus numériques est de la responsabilité du partenaire distributeur ou d’un autre service externe plutôt que de celle de l’éditeur ?
  • Est-ce que le design est un élément stratégique ? Est-il indispensable que les maisons d’édition disposent de cette compétence en interne ?

Et il ajoute :

Nous avons pu esquiver quelque peu ces questions lorsque la distribution numérique et les programmaes de marketing se sont limités, dans un premier temps, à exiger de nous des PDF Web, des fac-similés de ce qui était imprimé sur papier. «  Super,  » ont pensé beaucoup d’entre-nous, «  nous pouvons utiliser la même mise en page que pour l’imprimé, c’est pas si compliqué  ».

Il répond à ces questions dans le fil de son article (que je ne vais pas traduire in extenso), et résume sa position en 5 points :

  • Le design a une importance stratégique. Le design facilite la communication du contenu et est nécessaire pour porter l’image de marque de la maison d’édition auprès des auteurs et du marché. Le design fait partie intégrante des intérêts de l’éditeur.
  • La dure vérité : chaque terminal de lecture, chaque plateforme requiert un traitement particulier de la mise en page
  • Les PDF Web ne sont pas la solution à long terme. Les PDF autorisent quelques rapides victoires dans la diffusion numérique, nous ont tous aidé à y faire nos premiers pas, et ont amorcé l’écosystème numérique. Mais une présentation basée sur la «  mise en page  » ne va pas offrir une solution satisfaisante en édition multi-support. Migrer vers une production basée sur XML aidera certainement pour le multi-support, mais le difficile travail de design pour chacun des modes de restitution demeure. XML est l’un des composants du succès, mais ce n’est pas la panacée.
  • Les équipes, en interne, doivent comprendre les implications pour le design d’une délivrance des contenus sur des supports multiples, qu’ils soient ou non directement impliqués dans le travail de présentation pour ces plateformes ou pas. Des compétences dans le design numérique sont des compétences clé pour les éditeurs.

Le billet ne concerne pas uniqement le texte numérique disponible en téléchargement, mais toutes les formes de distribution numérique, et je ne traduis pas ce passage pour relancer un débat «  PDF  » versus «  ePub  ». Quelque soit le format de fichier adopté, ce qui est en jeu c’est l’attention portée par l’éditeur au résultat final, c’est l’idée que le passage au numérique n’est pas une affaire purement technique. Et il convient de rappeler, en ce qui concerne plus particulièrement les liseuses – qui font cette semaine l’actualité – : la qualité de la présentation du texte ne dépend pas seulement de la compétence de l’éditeur : celui-ci, François Bon le rappelle dans son billet d’aujourd’hui, est tributaire des capacités du format qu’il a choisi, et des performances du logiciel de lecture utilisé par la liseuse.

Les meilleurs web designers ont peu à peu appris à déplacer leur compétence, en intégrant cette contrainte multi-environnement du web. Il faut pour accepter cela faire de gros efforts : j’ai rencontré dans des écoles de design de nombreux étudiants qui préféraient de loin travailler dans le print, plutôt que de devoir se plier aux contraintes du web, et perdre cette maîtrise directe du résultat final. Mais ceux qui ont choisi de travailler pour le web ont intégré progressivement les conséquences d’une séparation rigoureuse du fond et de la forme, ont accepté de perdre le contrôle millimétrique qu’ils possédaient dans le print, pour créer à partir de nouvelles contraintes : ils ont appris à travailler avec du texte repositionnable, des blocs flottants, et ont développé de nouvelles manières de concevoir en tirant parti de ce qui avait pu leur apparaître, de prime abord, quelque chose qui venait limiter leur contrôle.

On souhaiterait que les éditeurs, les directeurs artistiques, les maquettistes, tous ceux à qui incombe la tâche de veiller à l’apparence finale des textes, puissent effectuer aussi ce virage, et s’attachent d’aussi près à la qualité visuelle de la présentation d’un texte numérique qu’à celle d’un livre imprimé.

Comment parler des livres qu’on n’a pas encore lus

Je n’ai pas encore lu «  Des néons sous la mer«  , de Frédéric Ciriez. Il m’attend, avec cette remarquable patience qu’ont les livres. J’en connais l’extrait que son auteur a lu jeudi soir dans la librairire Pensées Classées. Croisements entre vie en ligne et vie en vrai  : la lecture annoncée sur Facebook, la librairie déjà virtuellement visitée via un billet sur Tiers-Livre, le libraire déjà rencontré virtuellement via son blog. Ces néons sous la mer sont ceux d’un bordel sous-marin, d’un sous-marin transformé en bordel, et c’est un plaisir d’écouter Frédéric Ciriez parler de son livre, parler de ce grand bordel qu’est aussi le langage. Yves Pagès, son éditeur chez Verticales, nous le dit, et je dois le croire sur parole puisque je n’ai pas encore lu le livre : quelque chose de l’écriture de Frédéric passe dans sa manière de parler de son livre. Je ne peux vérifier que la partie «  oral  » pour le moment : une énergie joyeuse, dont surgissent des questions brusques, une drôlerie naturelle : il s’exclame, s’interrompt, s’étonne, nous prend à témoin, fait le gamin mais jamais le malin. Mais ce blog n’est pas, vous le savez bien, un blog littéraire, aussi, quand j’aurai lu «  des néons sous la mer  », je n’en parlerai pas. Ici, on parle de nu-mé-rique, enfin quoi, pas de sous-marins bretons renconvertis en maisons closes.

Pas plus que je ne parlerai de «  La vitesse des choses  », que je suis en train de finir. C’est de la faute de ce diable de Fresàn si je n’ai pas encore lu «  Des néons…  », ce diable argentin qui m’a tout à fait entortillée dans ses fictions en abîme, perdue dans les limbes de son livre qu’on lit presque comme si on était en train d’essayer de l’écrire, tant il n’y est question que de cela, de l’écriture, de l’art jublilatoire de raconter des histoires, de l’imbrication des fictions les unes dans les autres.

De plus en plus souvent, les livres viennent à moi via le web. Et une fois qu’ils sont là, je referme mon mac, je débranche, j’abandonne mes «  friends  » et mes «  followers  », j’oublie mon agrégateur, et je plonge. Vers les néons d’un sous-marin, bientôt, et, pour l’instant, dans la vitesse des choses.

publier et republier… le rêve ?

C’est le New York Times qui l’annonce, sous le titre «  des articles de Newsweek sur la campagne électorale transformés en eBooks pour le Kindle d’Amazon  » :

«  Cela ressemble à un rêve pour magazine en ces temps de restrictions : Prendre quelquechose que vous avez déjà publié, déjà vendu, le repackager et le distribuer sans toutes cette dépense de papier, d’encre et de camions de livraison, et pouvoir le vendre à nouveau.

Cette semaine, l’hebdomadaire Newsweek va publier quatre livres, chacun d’entre eux sur les principaux candidats à la présidence et à la vice présidence – les sénateurs John Mac Cain, Barack Obama, Joseph Biden et le gouverneur Sarah Palin – des livres qui ne paraîtront pas sous forme imprimée mais seront uniquement disponibles sous forme de livres numériques, et exclusivement sur le site Amazon à destination du Kindle.

Ces livres seront composés des articles que Newsweek (propriété de la Washington Post Company) a déjà fait paraître durant la campagne. Tranformer une série d’articles en livre est une vieille idée : ce qui est nouveau est de la faire avec des coûts de productions et de distribution qui font que même un petit nombre de ventes permettront la rentabilité.

Amazon déclare que c’est probablement le premier partenariat de ce type, et ce n’est certainement pas le dernier.  »

L’auteur du billet le dit, le fait de transformer des textes publiés dans un média «  de flux  » en livre, ce qui leur offre un statut documentaire différent, n’est pas une nouveauté. Ce qui est nouveau, c’est la vitesse de réalisation et la minimisation des coûts permises par le numérique. (Quoique la fabrication desdits livres numériques n’a certainement pas un coût négligeable…)  A noter aussi, et déjà pointé dans ce blog et ailleurs, le choix de l’exclusivité : de fait, cela réduit le nombre de lecteurs potentiels, mais chacun des partenaires doit y trouver son compte,  Amazon avec du contenu exclusif, peut espérer attirer des nouveaux acheteurs pour le Kindle, Newsweek qui cible les possesseurs de Kindle et bénéficie de la communcation qui entoure l’événement.

Il est fort probable que l’édition numérique va donner lieu, et pas seulement pour la presse, à des réutilisations de plus en plus fréquentes. Déclinaisons sous diverses formes, diffusion de certains ouvrages au chapitre, livres personnalisés ou composés par l’utilisateur… Mais il est nécessaire de le rappeler : pour que de telles réutilisations soient effectivement faciles à réaliser et peu coûteuses, quelques préalables sont nécessaires. Cela nécessite la mise en place d’une «  gestion des flux éditoriaux  » (workflow), l’idéal étant d’aller vers l’édition structurée. Rien de magique, on est loin du «  rêve  » dont parle le New York Times… Au contraire, beaucoup d’investissements, de la formation, des changements en profondeur dans les façons de travailler.

Repéré chez Joe Wikert (qui vient de quitter Wiley pour rejoindre O’Reilly.
Bruno Rives en parle également, et je lui aurais bien piqué son illustration, mais j’en ai déjà utilisé la version détournée sur ce blog.

du papier au numérique, du numérique au papier

Il ne s’agit pas d’un scoop (La Feuille le signalait déjà le mois dernier), l’université du Michigan s’est équipée d’une Espresso Book Machine. Elle n’est pas très jolie, la EBM ( peut-être la version 2 annoncée pour 2009 bénéficiera-t-elle d’un meilleur design ? ), mais elle vous imprime à la demande et vous relie un livre de 300 pages en 7 minutes…

On peut lire sur le site de la bibliothèque de l’université :

«  Après tant d’effort pour faire passer nos livres de l’imprimé au numérique, vous pourriez vous demander pourquoi nous investissons dans une machine qui va faire passer nos livres du numérique à l’imprimé. Nous croyons que la meilleure forme pour un livre, plutôt qu’une forme unique qui serait la solution à tout, varie en fonction des usages et des utilisateurs. Parfois un livre numérique, auquel nous pouvons accéder partout, tout le temps et dans lequel nous pouvons facilement effectuer des recherches est exactement ce dont nous avons besoin. En d’autres circonstances, la forme idéale d’un livre est un exemplaire imprimé qui favorisera une lecture suivie, dont la matérialité servira de point de repère au souvenir de notre expérience de lecture, ou qui pourra facilement passer de main en main.  »

J’apprécie cette mise en perspective à propos de la forme d’un livre, qui rejoint les discussions qui ne sont pas près de se tarir à propos du «  Terminal Définitif pour Les Lectures Numériques  », (voir «  La Controverse du Grille-Pain  »). Pas seulement sur nos blogs, mais partout où l’on se réunit pour travailler sur des projets touchant au livre numérique. Tétanisés par le succès du iPod dans la musique, on n’en finit pas de guetter le Killer Device, celui qui va créer la rupture, qu’on mourra d’envie de posséder, qui saura convaincre massivement les lecteurs de basculer vers la lecture numérique. On ne le dira jamais assez, il n’y a pas «  une lecture  » mais «  des lectures  », «  un livre  » mais «  des livres  », «  un lecteur  » mais «  des lecteurs  ». Il y a aussi, ce que souligne l  »extrait ci-dessus, des moments, des circonstances de lecture fort variées, et cette multiplicité d’usages peut nécessiter la coexistence de modalités différentes de restitution des textes : liseuses, mobiles, netbooks, PC, livres imprimés. Peu importe, en définitive, comment les lecteurs préféreront les lire : les livres devront être disponibles pour toutes les lectures, sans exclusive.

Concernant l’EBM :

- on la trouve aussi dans des librairies : exemple de Blackwell au Royaume-Uni.
- le site du constructeur
- un billet très complet paru il y a quelques jours sur Information Today.

Quelques minutes plus tard : l’idée de parler à nouveau d’EBM m’est venue ce matin en suivant un lien posté par Alain Pierrot sur Twitter, Alain qui vient de poster quasi simultannément lui aussi un billet à propos de l’EBM…

J’éviquais le design de la future version : Alain m’envoie un PDF avec cette image, il y a du progrès…

Le futur est un pays étranger

Timo Hannay travaille pour Nature Publishing Group (qui édite la fameuse revue scientifique Nature), où il dirige Nature.com. Dans une conférence donnée à ALPSP International Conference 2008, Timo Hannay établit une comparaison entre un «  digital migrant  », et un migrant au sens géographique du terme. ( Migrant dans la vraie vie, et,  en France, exposé à ce type de traitement )

Il utilise pour cette comparaison ses souvenirs de migrant au Japon, où il dut séjourner plusieurs années alors qu’il achevait ses études. Il raconte tout d’abord le choc de son arrivée au Japon, ( sa conférence est illustrée de photos, voir le billet original) puis l’attitude qu’il a adoptée vis à vis de toute l’étrangeté de ce pays, et mentionne le fait qu’il a épousé une japonaise. Puis il en revient au monde de l’édition, car ce long détour était destiné à faire passer cette idée que ceux qui travaillent dans une maison d’édition vont devoir migrer, eux aussi, migrer «  vers le futur  », ce qui implique un état d’esprit similaire à la migration vers un pays étranger :

«  C’est presque aussi difficile pour une maison d’édiion de devenir une entreprise technologique que ça l’a été pour moi de devenir Japonais. Mais si l’information est devenue notre métier, et c’est le cas, alors maitriser les technologies de l’information n’est pas une simple option, c’est un enjeu central pour notre avenir. Pour faire face à ce défi, je crois que nous ferions bien de nous appliquer ces maximes qui ont bien réussi aux immigrants dans le monde réel :

- Apprendre la langue
- Respecter les nouvelles normes culturelles
- Ne rien considèrer comme un dû
- Travailler dur
- Ecouter, apprendre, s’adapter. «  

Il évoque auparavant quelques uns des projets web développés par Nature.com.

«  Tous ces projets sont – ou ont été – expérimentaux. Nous ne les avons pas lancés avec une confiance aveugle, en nous disant «  si nous le construisons, ils viendront  », mais en pensant plutôt «  Si nous ne le construisons pas, nous ne saurons jamais  ». Nous avons agi comme des scientifiques, utilisant ces projets pour essayer quelque chose qui s’appelle le web et que nous essayons de comprendre. Dans ce contexte, l’ échec est non seulement acceptable, il est inévitable, et nous essayons de l’éviter en faisant du bon boulot, et non en évitant les paris risqués.

Derrière cette série de projets, il y a cette idée que le passage d’une distribution basée sur l’imprimé à une distribution en ligne n’est que le premier pas d’un parcours bien plus long. En faisant ces choses, nous faisons des choses auparavant réservées à – et donc nous sommes en compétition avec – les broadcasters et les développeurs de logiciels. Si cela ne vous fait pas peur, c’est que vous n’avez pas bien compris ce qui se passe. Mais si vous vous dérobez à ce combat, alors vous aurez perdu par forfait.

(Reperé via the digitallist – photo © AP Images, sur http://usinfo.state.gov )

lectures numériques – sagesse – dehors

Lectures numériques
La bouquinosphère s’enrichit d’un nouveau blog intitulé Lectures Numériques, avec parmi les premiers billets un comparatif intéressant entre les fonctionnalités de la liseuse Sony et celles d’un netbook. Une manière de relancer le débat entre ceux qui voient un avenir aux terminaux de lecture dédiés, et ceux que les limitations des liseuses irritent. Allez, serrez-vous un peu, mes fils RSS, pour faire une place à Xelle dans mon agrégateur.

Sagesse
Alain l’a commenté le premier sur Apsed, et Pierre Assouline en parlait hier : lire ou voir l’interview de Roger Chartier sur le site «  la vie des idées  ». Qu’est-ce qu’un livre ? Qu’est-ce que le numérique «  fait  » au livre ? Que devient la lecture ?

Dehors
J’ai posé une question à Christian Fauré (je pose souvent des questions à Christian Fauré, mais celle-là, je l’ai posée sur son Google Moderator) et je n’ai vraiment pas été déçue par sa réponse. Je ne vous dis pas de quelle question il s’agissait, donc vous êtes obligés de cliquer sur les liens. Allez ouste ! Dehors !