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Changer nos manières de travailler – TOC – Francfort 2010 (2/2)

Intervention présentée à l’occasion de la conférence Tools of Change for Publishing à Francfort le 5 octobre 2010. J’ai parlé sur les images que je replace ci-dessous. Les parties indiquées en gras étaient également insérées dans des slides qui venaient s’intercaler entre les images. Version française -  Partie 2 – (voir la partie 1 )

Si l’éditeur n’est pas informé convenablement de l’enjeu que représente aujourd’hui le numérique, s’il en a une vision lointaine ou floue, s’il n’est pas à l’aise avec ce sujet, comment pourra-t-il être en mesure d’établir avec les auteurs qu’il publie un dialogue constructif à propos du numérique ?

Bien sûr, aujourd’hui, les contrats intègrent tous une clause qui concerne le numérique. Mais ce n’est pas le cas de tous les contrats plus anciens. Et pour être en mesure de construire une offre numérique suffisante, il est impératif d’obtenir la gestion de ces droits. Pour être en mesure de convaincre les auteurs de lui confier ces droits, il faut, à tout le moins, que l’éditeur soit capable de les convaincre qu’il est le le mieux placé pour les exploiter. Et si, dans nos entreprises, le numérique était l’affaire d’un petit groupe d’experts, et que les éditeurs continuaient  de «  faire des livres  » en se réjouissant que d’autres s’occupent de la cuisine numérique, que pourraient-ils dire aux auteurs sur ces questions ? Quelle crédibilité auraient-ils auprès des auteurs sur le numérique ?

La numérisation des livres, cela concerne essentiellement un changement dans leur matérialité, et cela touche donc de plein fouet les métiers qui ont affaire le plus directement à cette matérialité, ceux qui ont en charge la maquette, la mise en page, et pilotent la fabrication.

C’est dans ces métiers que le nombre «  d’heures de vol  » d’un acteur a le plus d’importance. C’est dans ces métiers que se sont accumulés au fil des siècles, depuis l’invention de l’imprimerie, quantité de savoirs-faire directement liés au support.

La page, ils connaissent. Leur métier a pour en parler quantité de mots spécialisés. La relation entre le blanc et le texte, l’écart entre les lettres, entre les mots, la taille de la marge, la manière dont les mots se coupent en fin de ligne… Chaque détail se règle avec minutie, dans les logiciels de mise en page.

Et voici le texte numérique. Capricieux comme un torrent. Qui se moque de la page. Qui s’adapte au terrain. Dont l’affichage ne peut plus se régler aussi finement, aussi définitivement, dans un logiciel. Apprendre à le maîtriser est un art qui s’apparente plus au rafting qu’à la natation en piscine.

Il est encore fréquent que les maquettistes vivent comme des contraintes insupportables les indications qui leur sont données pour que leur travail soit directement utilisable pour un export XML. Leurs habitudes de travail privilégient le résultat  : peu importe ce qui se passe du côté invisible du code. Mais tout manquement à la règle qui veut qu’aujourd’hui on sépare rigoureusement le contenu et la mise en forme se répercute immédiatement sur le fichier XML, sous forme d’erreurs innombrables.

Dans le monde de l’imprimé, l’œil et la main suffisent, pour régler chaque détail de mise en page, même si le logiciel exécute la commande. Dans le monde numérique, le code vient s’intercaler entre l’œil et la main. Code du système d’exploitation du terminal, code du moteur d’affichage utilisé, code du logiciel de lecture, code pour la mise en forme du texte. Peu de  professionnels de l’industrie du livre aiment le code  : mais pour maîtriser la présentation des livres numériques, ils doivent se mettre à l’aimer…

Cette présentation aurait pu être très simple, si, pour réussir à faire passer une entreprise d’édition du XXe au XXIe siècle, il suffisait de faire évoluer chacun des métiers, d’analyser quels changements spécifiques sont attendus concernant chacune des tâches traditionnelles, et d’accompagner le changement à tous ces endroits. Mais les choses ne sont pas aussi simples. Non, il ne suffit pas que chacun des métiers fasse sa petite mutation dans son coin, adopte quelques changements de procédure, quelques nouvelles habitudes.

C’est pourquoi l’accompagnement dans ces changements ne peut prendre la forme d’une simple formation, métier par métier, à de nouvelles procédures ou de nouveaux outils.

Bien sûr, il est nécessaire d’acquérir de nouveaux savoir-faire. Mais il est tout aussi nécessaire d’acquérir de nouvelles connaissances, et de partager le plus largement possible quelque chose que l’on pourrait nommer, sans trop bien savoir ce que c’est la «  culture web  ».

Pourquoi, me direz-vous, réunir des éditeurs toute une matinée pour leur montrer ce qu’est un fil RSS, comment s’installer un agrégateur, comment s’abonner à des blogs  ? Cela ne servira pas à tous «  directement  » dans leur métier. En même temps, quelle façon plus concrète de faire comprendre la puissance de diffusion du web, les possibilités offertes à un document quand on sépare clairement le texte de sa mise en forme  ?

Pourquoi organiser, comme nous l’avons fait cette année, un événement comme le «  printemps du numérique  », 11 rencontres, 16 intervenants, 300 participants  ? Pour que se diffuse parmi l’ensemble des collaborateurs un savoir commun autour des questions liées au numérique, une connaissance des enjeux, des problématiques, des actions menées, des prochaines étapes.

Le changement, cela passe aussi par cela  : des actions simples visant à informer et à expliquer, à susciter le dialogue, à accueillir les questions, les objections, les interrogations de chacun.

Pourquoi réunir régulièrement les responsables marketing de différentes entreprises du groupe, qui pour certaines entrent en compétition les unes avec les autres, et leur proposer de partager leurs pratiques en ce qui concerne l’usage qu’ils font de notre widget (un outil de feuilletage en ligne qui peut s’afficher sur n’importe quel site ou blog)  ? Parce que, passées les premières réticences à l’idée de dévoiler à d’autres des idées qu’ils pourraient bien utiliser eux aussi, l’idée qui finit par prévaloir est que c’est un jeu gagnant / gagnant, et que dans des domaines d’innovation, partager les apprentissages et les idées enrichit tout le monde. Une brèche dans la culture du secret qui est si présente dans de nombreuses entreprises, et un pas vers cette idée que l’on s’enrichit à chaque fois que l’on contribue…

Les avancées technologiques et les changements dans les usages ont un impact considérable sur le destin de tous les livres.

Chacun, au sein d’une maison d’édition, inscrit mentalement son travail dans une chaîne, dont chaque maillon est bien identifié. Ce qu’on appelle la «  chaîne du livre  », une ligne chronologique qui va de l’auteur au lecteur, avec des étapes bien délimitées. Le numérique et le web superposent à cette chaîne qui continue de structurer l’édition de livres imprimés, une structure nouvelle, non linéaire, en réseau. Des acteurs nouveaux apparaissent, et des connexions nouvelles entre l’ensemble des acteurs.

Si encore tous les acteurs de cette nouvelle configuration étaient des êtres humains, il serait possible de s’entendre avec eux sur de nouvelles façons de travailler. Mais aujourd’hui, certains maillons du réseau sont automatisés  : le web et le numérique font intervenir à chaque instant l’algorithme, le logiciel.

Cela concerne aujourd’hui, à cause du développement du e-commerce, non seulement la part numérique de la production, mais également les livres imprimés.

Qu’il s’agisse de livres imprimés,  de livres numériques, de livres augmentés,  le défi est le même  : surnager dans l’océan du web, attirer et retenir l’attention de leurs lecteurs potentiels en rivalité avec une infinité d’autres produits, informations, divertissements, jeux, films, activités qu’il est possible de trouver sur le web.

On dit souvent que le web a fait sauter les barrières à la diffusion pour tous les biens susceptibles d’être numérisés, en supprimant la difficulté liée à l’acheminement de produits physiques. Et c’est vrai. Cependant, une autre barrière se substiitue à celle, très élevée, que constituait la distribution du livre physique  : et c’est tout simplement la difficulté à assurer la visibilité des livres, physiques ou numériques, sur le web.

La meilleure manière d’abaisser cette barrière, c’est d’apporter le plus grand soin à la qualité des métadonnées de nos livres. La condition sine qua non de la visibilité. Cette importance des métadonnées n’est pas encore suffisamment perçue dans les maisons d’édition.

Qu’est-ce qui fait la qualité des métadonnées  :  c’est à la fois leur richesse et la manière dont elles sont présentées. Ce qui est nécessaire,  c’est d’exposer ces données, pour les rendre susceptibles d’être acheminées vers toutes les destinations où elles offriront aux livres qu’elles décrivent la visibilité dont chaque livre a besoin.

Pour cela, les métadonnées doivent être structurées d’une manière standardisée. C’est parce qu’il est bourré de protocoles, de normes, de standards, que le web est un environnement ouvert, et c’est dans cet environnement ouvert que doit s’installer le nouvel écosystème de l’édition et de la diffusion des livres.

Les métadonnées se réduisent-elles  à l’information bibliographique minimale décrivant un livre  : titre, auteur, date de publication, ISBN etc.  ? Ces informations constituent effectivement des métadonnées, c’est à dire des «  données à propos des données  ». Mais les métadonnées peuvent être infiniment plus riches.

Si vous voulez élargir votre vision des métadonnées, consultez la documentation qui accompagne la norme ONIX, qui est LA norme en ce qui concerne les métadonnées. Il est possible de fournir quantité d’informations concernant un livre, et qui vont bien au delà de l’information minimale qui vous vient à l’esprit lorsque l’on évoque les métadonnées.

Si vos métadonnées sont insuffisantes, si elles ne respectent pas les standards en vigueur, vous pouvez publier le meilleur livre qui soit, personne ne le saura, il demeurera invisible sur le web.

Le tournant du numérique ne concerne pas exclusivement le fait de mettre à la disposition de nos lecteurs nos livres en version numérique.

Elle vient bouleverser la manière dont chacun accède à l’information, partage ses goûts, apprend l’existence d’un livre. Tout le dispositif traditionnel qui vise à promouvoir les livres, qu’ils soient disponibles sous forme imprimée ou sous forme numérique mérite d’être revu.
Là aussi, il ne s’agit pas de substituer brutalement les nouvelles pratiques aux anciennes. Les voies traditionnelles utilisées par les équipes marketing et les attachés de presse ne peuvent être abandonnées. Ces équipes continuent de se battre pour obtenir une critique dans un journal, le passage d’un auteur dans une émission de télévision. On continue de faire de la publicité sur les supports traditionnels. Simplement, à ces moyens traditionnels de promouvoir les livres s’en ajoutent d’autres, qui nécessitent des savoir-faire nouveaux. Les médias ne sont plus seuls à être en mesure de mobiliser l’attention du public. Le web permet aujourd’hui à chacun de publier très facilement de l’information. L’époque du «  un parle à beaucoup  » n’est pas révolue, mais celle du «  beaucoup parlent à beaucoup  » a commencé. Cela a commencé avec les blogs, cela continue avec les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, pour citer les plus connus. D’innombrables conversations s’engagent à chaque instant sur le web : pour y participer, une connexion internet suffit. Mais pour parvenir à mettre en place une stratégie d’utilisation pertinente des réseaux sociaux, il ne suffit pas d’engager un community manager, ce qui présente déjà quelques difficultés, car la fonction est si récente que les community managers sont pour le moment autoproclamés, et qu’aucun ne peut se targuer d’une longue expérience et aligner des références.

Les meilleurs community managers ne sortent pas d’une école. Leur école, c’est le web. Les meilleurs communitiy managers pratiquent le web depuis longtemps. Ils ont tenu un blog dès le début des années 2000. Ils ont découvert Facebook avant vos enfants. Ils ont testé Twitter sans bien savoir à quoi Twitter allait bien pouvoir servir. Ils ont appris les codes, la simplicité de ton, la familiarité respectueuse, la manière de parler de soi sans exposer sa vie privée, le mix idéal entre échanges sérieux et plaisanteries sans conséquence. Ils ont appris que pour être entendu il faut écouter, que pour recevoir il faut donner, que pour être suivi il faut suivre, que pour que les gens s’intéressent à vous il faut s’intéresser aux gens.

Ce dont tout éditeur peut rêver, c’est que l’un de ses auteurs se reconnaisse dans cette description du community manager idéal, ainsi l’auteur sera en mesure d’animer lui même la communauté de ses lecteurs, et ira probablement au delà, créant des connnexions avec d’autres auteurs, développant en ligne une activité parallèle à son activité liée à la publication de son livre.

Ce que tout éditeur peut craindre également, c’est qu’un tel auteur choisisse, si son éditeur n’est pas en mesure de lui offrir quelque chose de plus que ce qu’il crée lui même, de se passer de lui, et de se tourner vers d’autres acteurs pour distribuer, diffuser et vendre ses prochains livres.

Le défi est là aujourd’hui :  être en mesure d’entrer en résonance avec la présence en ligne que certains auteurs ont naturellement développée, en leur proposant des services qui leur feront gagner du temps et de la visibilité, tout en mettant en place des pratiques de community management au service de ceux des auteurs qui ne se préoccupent pas de ce qui se passe sur le web, ou ne désirent pas y passer du temps.

Les questions demeurent nombreuses : chercher à développer et animer des communautés peut se faire autour d’un auteur, d’une collection, d’une marque. Quelle granularité adopter ? Faut-il faire un travail fin de segmentation des publics de nos publications, et partir à la recherche de ces publics ? Combien peut-on animer de communautés en même temps ? Combien de conversations simultanées ?  A chacun, selon le genre de livre qu’il publie, selon la connaissance qu’il a de ses lecteurs, de choisir sa stratégie. Mais la règle demeure, quelle que soit la nature de la communauté que l’on souhaite animer : donner, s’engager, être sincère, et surtout laisser tomber le langage formaté du marketing traditionnel.

Le risque existe : si l’éditeur ne se soucie pas de son existence en ligne, s’il ne fait pas partie de la conversation,  il s’exclut lui-même, il tourne le dos à son avenir, et prend le risque que ses auteurs lui tournent le dos, tôt out tard.

Changer nos manières de travailler, c’est aussi s’interroger sur ce qui, dans notre travail, doit absolument être préservé.

Innover, cela ne signifie pas abandonner ce qui fait la valeur et la beauté de ce métier.

Notre curiosité, notre écoute, notre sensibilité, qui nous mettent sur la piste des meilleurs auteurs.

Notre capacité à les reconnaître et à opérer des choix.

Notre savoir-faire éditorial, qui accompagnera ces auteurs vers le meilleur de leur art, et leur manuscrit vers sa forme définitive.

Notre habileté à donner ensuite au texte la forme qui lui convient, et à apporter le plus grand soin à ce qui sera proposé au regard du lecteur.

Notre volonté de permettre la rencontre entre ce travail et le plus grand nombre possible de lecteurs.

Nous avons longtemps été des «  gate keepers  »  : sans nous, il était très difficile pour un auteur d’atteindre son public. Ce temps est révolu, avec l’avènement du web. Si nous ne voulons pas donner raison à ceux qui nous appellent des dinosaures, nous devons plonger dans cet univers et en apprendre les méandres et les arcanes, nous devons être en mesure d’y transposer nos savoir-faire.

La forte complexité des formats et des enjeux, nous en faisons un atout si nous la comprenons et la maîtrisons.

Les nouvelles formes de médiation, les nouvelles instances de validation, nous pouvons travailler avec elles si nous les identifions et apprenons à les comprendre et à les respecter.

Mais nous ne faisons rien de tout cela tout seuls  : il est indispensable de travailler en partenariat avec des acteurs qui possèdent des compétences complémentaires aux nôtres, en particulier dans le domaine des technologies.

Changer, cela ne nous oblige en rien à cesser d’être nous-mêmes  : notre seule chance de continuer à exister dans l’univers culturel et technologique qui est en train d’advenir, c’est bien de demeurer nous-mêmes et de savoir changer, et  c’est aussi de savoir nous ouvrir aux collaborations, échanges, partenariats qui enrichiront notre expérience et nos offres.

Réseaux sociaux avec éditeurs

On l’a dit déjà : avec le numérique, il sera de plus en plus difficile de parler de chaîne du livre, comme on le faisait couramment jusqu’à présent. Chacun des maillons de cette chaîne ne «  parle  » qu’aux maillons qui voisinent directement avec lui. Non, avec le numérique, on va plus volontiers parler de réseau, et ce, même en ce qui concerne les livres imprimés. Chacun des nœuds d’un réseau peut virtuellement entrer en contact avec tous les autres. Pour les éditeurs, il existe aujourd’hui des moyens d’entrer en contact direct avec leurs lecteurs. J’en vois qui s’inquiètent, qui voient les éditeurs arriver avec leurs gros sabots, et venir polluer les discussions sur le réseau avec des messages promotionnels, rédigés en pure marketing-langue. Essayer de transposer sur internet des pratiques marketing héritées du XXème siècle est une aberration. On l’a vu avec quelques exemples célèbres de faux blogs. Faudrait-il alors s’interdire de se saisir en aucune manière d’une opportunité aussi formidable pour entrer en contact avec ses lecteurs ?

A l’heure où Le Monde fait découvrir twitter à ses lecteurs, certains éditeurs ont déja de nombreux «  following people  » sur twitter. [ajout du 18/01/09 : en voici toute une liste sur un répertoire créé par Jeniifer Tribe.] Little, Brown and co, par exemple. Que peut bien twitter un éditeur ? C’est simple, il suffit de déchiffrer ses derniers tweets.

Le premier nous apprend que non content d’être sur twitter, Little, Brown and Co est aussi sur Facebook :

1 – «  Relaxing this weekend with THIS ONE IS MINE by Maria Semple. Become a fan of the book on Facebook : http://tinyurl.com/65aapr

Le ton est direct : besoin de vous relaxer ce week-end ? Lisez donc This one is mine par Maria Semple. Et devenez fan du livre sur Facebook. C’est bien de la promo. Mais le ton est simple et direct, personnel. Et personne n’est obligé de suivre LB & co sur twitter : celui qui le décide est à priori intéressé par de l’info sur les publications de l’éditeur.

2 – «  @lovebabz Sounds divine. Have a great relaxing day.  » – Un message qui commence par @ suivi d’un pseudo twitter : c’est donc qu’il y a bien des échanges. Qui est lovebabz ? Il semble que c’est une mère de famille, blogueuse, qui twitte des trucs comme : «  Good Morning ! Well it’s not raining ! Getting children ready for church. Greg is playing the bells this morning in the Boys Choir  » (Bonjour ! Super, il ne pleut pas ! Je prépare les enfants pour partir à l’église. Greg joue des cloches ce matin dans le choeur des garçons)

3 – «   @bookingmama posts video of Anita Shreve discussing the origins of TESTIMONY http://tinyurl.com/64nm6m  » Liens, liens, liens : Un tweet qui signale que «  bookingmama  » a posté une vidéo d’Anita Shreeve. Quelques clics d’enquête plius loin : Bookingmama est une blogueuse du livre, (sharing ideas on books and bookclubs – and occasionnally some other things – partageant des idées à propos de livres et de clubs de lecture, et occasionnellement à propos de quelques autres choses). Bookingmama a effectivement posté une vidéo dee l’auteur sur son blog, issue de YouTube. Allons-voir sur YouTube d’où vient cette vidéo.

Elle vient de BookVideos.tv , et je passe un bon moment sur leur site, pour voir un peu ce qu’ils font en matière de «  story behind the story  ». Le site est très bien fait : une offre directe aux éditeurs avec deux types de vidéos, l’un  économique et l’autre plus cher, et l’indication des sites partenaires sur lesquelles sont diffusées les vidéos parmi lesquels Amazon, Facebook, Barnes & Noble, iTunes, Google, Yahoo, AOL etc, et la lise des éditeurs clients : Simon & Schuster, Random House, Broadway Books, Chronicle Books, Ten Speed Press, W.W. Norton & Company, Thomas Nelson, Loyola University Press, Penguin, Hachette, Holtzbrinck, Bantam Dell, Doubleday, Sports Illustrated, Oxmoor House, Macmillan, Henry Holt and Company, Dorchester Publishing, John Wiley & Sons.

Les gens de Little Brown auraient tout aussi bien pu envoyer directement un tweet avec un lien vers la vidéo qu’ils ont certainement eux-même commandée, mais d’y renvoyer sur le blog d’une lectrice est bien plus efficace : la vidéo sera aussi bien vue, cela donne de la visibilité à ce blog, cela insère l’éditeur dans la blogosphère, car il contribue à tisser des liens entre ses membres.

4 – «   @highhiddenplace Enjoy ! Same to you re : giveaway and fun temporary tattoos. :)  » Ok, cette réponse de @littlebrown à @highhiddenplace semble être une plaisanterie, mais je ne parviens pas à la traduire. (Une suggestion ?) Hop, allons lire les tweets de @highhiddenplace. Un message vers @littlebrown les remercie pour leur envoi d’un livre. – «  Received my copy of THIS ONE IS MINE yesterday. It looks wonderful and I can’t wait to read it. Thank you again ! «   @highhiddenplace blogue depuis 2001, c’est aussi une mère de famille, elle alterne sur son blog des notes de lecture et des photos de ses enfants. J’y apprends qu’il y a un réseau ning dédié aux blogs de livres : http://bookblogs.ning.com/.

Je vois que tout comme @lovebabz, @highhiddenplace participe à un concours d’écriture en ligne, qui pourrait faire l’objet d’un prochain billet.

Je pourrais continuer longtemps, mais l’exercice est assez concluant, et ce billet vraiment trop long : en quelques clics, sur quelques tweets, on voit comment se tisse autour d’un simple fil twitter un réseau d’échanges, avec des gens qui partagent via le web leurs lectures et parfois leurs projets d’écriture, sans prétention. Un éditeur qui joue le jeu, envoie ses livres, entretient un dialogue. Et l’utilisation tous azimuts des sites sociaux : twitter, youtube, facebook.

J’ai trouvé le lien vers la page twitter de Little Brown dans ce billet de Kassia Krozser sur Booksquare, dont voici un extrait :

«  Personne ne peut atteindre vos clients mieux que vous parce que personne ne connait vos livres et ce qui les caractérise mieux que vous (exceptés, oui, vos auteurs ; ils jouent un rôle dans ce processus, bien sûr). Il n’y a pas de bonne façon pour faire cela. J’aime ce que des éditeurs comme Little, Brown and Co font sur Twitter, parlant de livres et s’entretenant avec les lecteurs (un bon point pour leurs fréquentes offres d’envois de services de presse). Je trouve agréable que des éditeurs comme Unbridled Books mettent leur point d’honneur à entrer en contact et à discuter avec des gens comme moi de façon régulière, – même les contacts commerciaux conservent une touche personnelle.  »

Katia a raison, il n’y a a pas de «  bonne manière  » de faire cela. Il faut juste se lancer, oser l’expérimentation.