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Ello : je n’ai pas pu m’en empêcher

Capture d’écran 2014-10-04 à 18.50.12C’est plus fort que moi. Je ne me peux pas m’en empêcher. Dès qu’apparaît un nouveau réseau social, il faut que je dégote une invitation, et que j’aille m’y promener. Les plâtres sont encore frais, la peinture n’a pas fini de sécher, mais c’est cela que je préfère, un lieu sur le web encore peu fréquenté, où on crie «  ouh ouh  » dans les couloirs pour essayer de trouver quelqu’un à qui parler. En fait, cette fois-ci, on ne crie pas «  ouh ouh  », on crie «  Ello  »  (sans H).

Grâce à Sebastian Posth, qui m’a gentiment envoyé une invite, je me suis retrouvée un soir en train d’accomplir les incontournables petits gestes que l’on fait lorsque l’on débarque sur un nouveau réseau : charger une photo, écrire les quelques mots qui disent ce que vous voulez que les autres sachent de vous au premier regard, choisir un mot de passe difficile à deviner et pas trop facile à oublier.

Et puis on plonge. Tiens, Christine Génin est là, et Olivier Ertzscheid, et Daniel Bourrion. Autrefois j’aurais dit y avoir retrouvé    »tout mon agrégateur  », du temps de la blogosphère du livre. Aujourd’hui, je dirais plutôt que je croise des habitants de ma Twitt Line. Que font les gens ici ? Que racontent-ils ? En quoi c’est différent de Facebook, à part le fait qu’il n’y a pas de pub ?

Difficile de choisir qui suivre, un peu comme il n’est pas toujours simple de choisir à qui parler lorsqu’on arrive dans une soirée où on ne connaît personne. Commencer par écouter. Attraper un fil et le suivre. Reconnaître un nom, lire ce qu’il a posté, voir qui sont ses followers, et qui il suit.

Ceux qui ont à leur actif le plus grand nombre de posts forment le premier cercle de ceux qui, proches des fondateurs du site, l’ont utilisé en mode privé, avant même l’ouverture en version beta en avril dernier.  Curieuse (oui, je sais), je cherche à en savoir plus sur les fondateurs. Je trouve le site de Paul Budnitz, et sa page de présentation. Je lis une interview dans laquelle il explique ainsi le brutal succès d’Ello, qui intervient avant même que le site soit ouvert à tous :

Pourquoi Ello s’est mis à faire sensation ainsi, pratiquement d’un jour à l’autre ?

Paul Budnitz : Il y a eu un bon design, de la chance, et le fait d’arriver au bon moment. L’expérience sur tous les réseaux sociaux est devenue pénible, pour de nombreuses raisons, l’une d’entre elle étant bien sûr la pub. Et c’est clairement une préoccupation forte pour nous. Mais quand tu te débarrasses de la pub et de la fouille de données, tu es libre de te concentrer uniquement sur la qualité du design. Et donc je pense que c’est une combinaison de choses qui sont arrivées au même moment. Nous avons eu quelques bons articles dans la presse geek, et quelques fuites dans la presse allemande. Et ensuite Facebook a commencé à exclure de son réseau agressivement ceux qui n’utilisaient pas leur vrai nom. Et il y a eu une forte réaction à cela.

Mais Budnitz n’est pas l’unique fondateur. Il s’est associé à deux petites structures installées dans le Colorado, l’une à Boulder, centrée sur le design, Berger & Föhr, et l’autre à Denver, axée sur le développement, Mode Set. En me promenant de site en site, j’ai trouvé une interview de Berger & Föhr réalisée avant qu’ils aient commencé à travailler sur Ello. La société de Paul Budnitz était alors encore basée dans le Colorado également (avant de s’implanter dans le Vermont) et Paul était l’un de leurs clients. Le même site comporte une interview du directeur de Mode Set, Justin Gitlin.

Je lis aussi les réponses d’Antonio Casilli à Télérama, qui l’interroge sur la posture «  anti-Facebook  » de Ello, et la sincérité de ses fondateurs lorsqu’ils affirment ne pas être intéressés par les données de leurs utilisateurs.

Antonio ferait-il partie de ceux que Jay Rosen désigne comme des «  pré-mystificateurs  » (soit des «  démystificateurs agissant préventivement  ») ? Jay crée ce néologisme «  prebunking  » dans un post sur Ello que je traduis ainsi :

«  Pré-mystifier. C’est comme démystifier, mais sans avoir besoin d’attendre. Vous savez déjà que cela ne va pas marcher avant que cela ait vraiment démarré :  “Dites simplement non à Ello” 

Le pré-mystificateur fait partie de l’espèce journalistique connue sous le nom de “hype”, mais se présente comme son opposé : le “anti-hype”. Je dis qu’il relève du “hype”, parce qu’il éxagère le bruit fait par le phénomène nouveau de manière à montrer à quel point ce bruit est ridiculement gonflé. Comme par exemple ceci : “le réseau social le plus hot du moment va complètemnet mettre à terre ce cloaque capitaliste qu’est devenu Facebook”.
La pré-mystification, c’est du réalisme à bas prix.C’est un raccourci facile pour apparaître intelligent et mesuré, le seul adulte dans la pièce. Vous coupez court à l’excitation des gens en un soupir, et faites en sorte qu’ils s’agacent ensuite au moindre ballon gonflé. Un bon pré-mystificateur va glisser à la surface du phénomène en gémissant : “inutile de creuser plus, il n’y a rien à voir ici”.

J’ai toujours préféré creuser, quant à moi. M’inscrire. Fureter. Suivre des gens que je connais, d’autres que je ne connais pas. Commenter ici. Poster là. Laisser un peu de temps au temps, et voir de quelle manière une plateforme va évoluer. Peut-être suis-je imprudente ou naïve, mais je ne me fais pas un souci énorme pour mes données, depuis le temps, convaincue que c’est en exerçant son identité numérique que l’on apprend à la maîtriser, et que le web est un espace public, qu’il faut apprendre à habiter avec prudence mais sans crainte excessive. L’utilisation de mes données pour améliorer le ciblage publicitaire, pour le moment, me semble encore plutôt rudimentaire, et je me demande ce que font les data-scientists surpayés qui me valent de subir, depuis deux mois que j’ai acheté ma paire de Bensimon bleu marine, des propositions de paires de Bensimon bleu marine sur chaque page avec pub que je consulte. J’ai envie de lui dire, au data-scientist qui a bâclé son algorithme : «  bravo mon gars, t’as détecté que je m’étais acheté une paire de tennis. Trop fort. Maintenant, creuse-toi un peu la tête et essaye de me proposer autre chose. Je n’ai pas l’intention de me trimballer tout 2014-2015 en Bensimon bleu marine.  »

Retour sur Ello.

Les petits détails de design que j’aime :

- utiliser les flèches du clavier pour faire apparaitre et disparaitre les éléments de navigation situés à gauche de l’écran

- utiliser les touches F et N pour passer du flux «  Friends  » au flux «  Noise  ».

- les trois éléments d’édition de texte (gras, italique, ajout d’un lien) qui suffisent à mon bonheur sur un réseau social

Et aussi, l’absence de chats, de bébés chanteurs, et la sur-représentation en créateurs, artistes, musiciens, graphistes, designers de toutes sortes. Incontestablement, il souffle sur le Ello que je visite un esprit particulier, et qui me plaît.

Et en fait, c’est aussi plutôt agréable l’absence de publicité, finalement.

 

 

Nana, Clélia, NiNe et les autres

L’annonce du rachat de Twitch par Amazon a été l’occasion pour un grand nombre de «  non-gamers  » de découvrir une pratique qu’ils n’imaginaient pas. Nous autres «  gens-de-la-chaîne-du-livre  », comme nos amis aiment nous appeler, ne devrions-nous pas nous intéresser de près à ce qui se passe du côté de Twitch ?  Mike Shatzkin pose la question dans un billet dont je traduis un extrait :

«  Il y a longtemps que quelques visionnaires du monde de l’édition comme Bob Stein pensent que la révolution numérique pour les livres va, à long terme, ne pas se limiter à livraison et à la consommation des bon vieux textes tels qu’ils figurent depuis toujours dans les livres (ce à quoi la révolution du livre numérique s’est pratiquement limitée jusqu’à présent), mais que progressivement, ce que nous appelons un «  livre  » allait devenir quelque chose de complètement différent. Stein porte un intérêt tout particulier au livre en temps que production contributive, dans laquelle les commentaires et les annotations de nombreux lecteurs peuvent s’ajouter à la propriété intellectuelle initiale pour les lecteurs qui suivent. Stein m’a dit qu’il voyait cela (l’acquisition de Twitch) comme un «  game-changer  » (probablement un jeu de mot intentionnel), qui positionnait Amazon en chef de file dans le monde du jeu. Il considère également le phénomène du second écran tel qu’il existe dans Twitch comme extensible à d’autres événements en direct, comme les concerts et les lectures et même la télévision. Il a véritablement suivi les jeux vidéo depuis très longtemps.

Richard Nash exprime une idée similaire dans une récente intervention  : celle qui dit que les livres numériques impliquent que les livres ne sont plus des objets, mais des «  services de lecture  ». Est-ce que Twitch montre le chemin aussi pour cela ? Sommes-nous sur le point de «  regarder des gens lire  » en nombre significatif ?  »

Regarder des gens lire ? Je vous vois sursauter, incrédules. Qui, mais qui donc ferait ça ? Quel intérêt ? Direction Youtube. Je recherche successivement avec les expressions «  critique littéraire  », «  dans ma PAL  » et «  booktubeuse  ». Parmi les nombreuses vidéos de Booktubeuses, (oui, un nom qui est au féminin, parce que comme les blogueuses du livre, l’immense majorité de ceux qui chroniquent leurs lectures sur YouTube sont des femmes) je tombe sur une vidéo d’une jeune femme prénommée Nana, qui a créé sa chaîne sur YouTube à laquelle 1253 personnes sont abonnées. Cette vidéo, elle l’a publiée il y a un an, pour fêter le deuxième anniversaire de sa chaîne. Nana a réalisé un clip d’une durée  d’un peu plus de 6 minutes, sur un fond musical, dans lequel il y a trois parties : la préparation à la lecture, la lecture, la chronique de la lecture. On voit successivement   : Nana parcourir sa bibliothèque, choisir un livre, se faire du thé, allumer une bougie, s’installer à plat ventre sur son lit, lire, puis lire sur le dos, on la voit feuilleter le livre. Plus tard, elle pose son livre près de l’ordinateur, allume celui-ci, se connecte sur son  blog et commence à le chroniquer.

Avant la lecture, Nana se prépare une tasse de thé, et filme toutes les étapes de l’opération.
Bouilloire préparation thé de NanaTasse de thé de Nana

Plusieurs plans ensuite montrent Nana en train de lire sur son lit, dans différentes positions.

Nana lit à plat ventre sur son lit Nana lit allongée sur le dos Nana lit à plat ventre
Enfin Nana se filme en train de chroniquer son livre sur son blog :
Ordinateur de Nana

La réponse est donnée à la question posée dans l’article de Mike. Oui, il y a des gens qui aiment en regarder d’autres lire, tout comme il y a (certes, en bien plus grand nombre) des gens pour aimer en regarder d’autres jouer à Dota 2 sur Twitch. Et le clip est plutôt bien apprécié, les commentaires sont positifs :  Capture d'écran 2014-09-07 12.40.10

Malgré une allusion à la liseuse Kobo dans les commentaires, c’est le livre imprimé qui est mis en scène  dans les vidéos de Booktubeuses   : elles se filment souvent devant leur bibliothèque, saisissent les volumes, les brandissent, les rapprochent de la caméra, les lui présentent recto puis verso, les feuillettent. La PAL (Pile A Lire) tient une place importante, et  sa représentation sert même d’illustration d’ouverture sur certaines vidéos. L’autre ingrédient essentiel des vidéos est la parole. Une parole rapide, vive, énergique. Les jeunes femmes se saisissent des livres, et en parlent à la caméra comme elles en parleraient à leur meilleure amie. Simplement, le discours est souvent émaillé de formules qui elles, ne pourraient figurer dans une conversation amicale, des formules qui soulignent l’exercice qui s’accomplit : les Booktubeuses s’adressent à leur audience, soulignent des évolutions dans leur choix de mise en scène, communiquent au sujet de leur propre chaîne comme cela se fait à la télévision. Cela pourrait agacer, bien au contraire, cela aide à définir le genre, cela les inscrit dans une pratique que ces formules aident à identifier, tout comme d’autres habitudes spécifiques à cette communauté. Certaines existaient déjà chez les blogueuses du livre, comme le swap, qui consiste à s’échanger des colis de livres, dont la présentation doit être soignée et importe autant que le contenu du colis, qui contient généralement des petits cadeaux, des douceurs, des friandises en plus des livres. Un swap de livres numériques serait difficilement aussi photogénique, sans parler (s’il vous plaît, pas cette fois) des DRM qui le rendent – théoriquement – infaisable.  Les swaps sont l’occasion de tourner des vidéos, le déballage du colis étant mis en scène à l’écran, et certaines vidéos intègrent des inserts de texte donnant des précisions sur un titre au moment ou le livre est déballé, comme ici :

Capture d’écran 2014-09-07 à 17.29.256 416 personnes sont venues voir NiNe ouvrir son colis. Mais NiNe, qui a publié plusieurs vidéos à propos de liseuses, dont j’ai l’impression que certaines sont sponsorisées, indique en commentaire de l’une de ces vidéos qu’elle préfère lire sur liseuse, et ne lit sur papier que lorsqu’elle ne peut pas faire autrement.

Une autre rubrique récurrente pour les Youtubeurs en général et pour les Booktubeuses en particulier : «  In my mailbox  » : il s’agit de mentionner plus ou moins en détail les livres que l’on a reçu par la poste, ceux  que l’on a acheté ou dont on vous a fait cadeau.

Le Courrier International a traduit cet été de larges extraits d’un article de Cintia Perazo publié le 27 juillet 2014 dans La Nación, à Buenos Aires. L’Express s’est basé sur cet article pour publier le sien, fin août.

Je laisse Clélia conclure ce billet, elle répond avec beaucoup de simplicité et de gentillesse à des questions que vous vous posez peut-être sur les Booktubeurs, en se livrant à un autre des exercices de style de la communauté, la réponse à un Tag, ( le fait de devoir répondre à une liste de questions, et de faire ensuite parvenir cette liste à d’autres Booktubeurs). Elle s’étonne, vers la fin de la vidéo, du fait que les Booktubeurs français demeurent encore un mouvement relativement confidentiel, les chaînes les plus populaires n’atteignant pas les 10 000 abonnés, alors que dans le monde anglo-saxon et hispanophone il a déjà pris une ampleur beaucoup plus importante.

Le Tag, cette fois-ci, était nommé «  confessions d’un booktubeur  » :

Et voici les Booktubeurs cités dans cette vidéo :

Claudia : http://www.youtube.com/channel/UCK-1i…
Nine : http://www.youtube.com/channel/UCvpC3…
Manon : http://www.youtube.com/channel/UCqdvd…  : http://www.youtube.com/channel/UCv4do…
Matilda : http://www.youtube.com/channel/UCLCvK…
Angélique : http://livroscope.blogspot.fr
Mathieu  (oui, un garçon !) : http://www.youtube.com/channel/UCyUUO…
OhlalaChick : http://www.youtube.com/channel/UCuYJh…
LeBaldesLivres : http://www.youtube.com/channel/UC3sf3…
TheArwette : http://www.youtube.com/channel/UC22Vp…

Je ne suis pas certaine que Bob Stein a cela en tête, lorsqu’il parle de lecture sociale. Les différents dispositifs qu’il a mis en place successivement étaient bien plus centrés sur l’écrit, et sur le moyen de mettre en regard du texte initial les commentaires produits par des lecteurs. Il sera intéressant de voir si les dispositifs de lecture sociale intégreront à plus ou moins brève échéance des fonctionnalités de commentaire audio ou vidéo. Si l’on voulait pousser l’analogie avec Twitch, il faudrait qu’en plus de parler de leurs livres en les montrant, les booktubeuses puissent réellement lire en direct, tout en commentant leur lecture… Ce que j’ai vu jusqu’à présent, ce sont des expériences d’écriture en direct, ou parfois de lectures synchronisées.

Je crois qu’en réalité on n’a encore rien vu. Je crois aussi que de cette familiarité avec le langage audio-visuel, de cette aisance avec l’écran, la caméra, le maniement de sa propre image et l’usage de sa propre voix, vont surgir progressivement des formes d’expression dont nous n’avons pas encore idée. Pour l’instant, le livre tient une place centrale dans les vidéos présentées, et le phénomène n’a pas échappé aux éditeurs, qui adressent les leurs aux Booktubeurs comme ils en adressent depuis longtemps maintenant aux blogueurs du livre. 

Changer nos manières de travailler – TOC – Francfort 2010 1/2

Intervention présentée à l’occasion de la conférence Tools of Change for Publishing à Francfort le 5 octobre 2010. J’ai parlé sur les images que je replace ci-dessous. Les parties indiquées en gras étaient également insérées dans des slides qui venaient s’intercaler entre les images. (Version française) -  Partie 1.

Je déteste le changement. Comme vous. Secrètement, profondément, je déteste devoir changer d’habitude. Je bénis secrètement l’ensemble des routines qui me permettent de ne pas réfléchir à chaque fois que je désire agir.  Et surtout, je  déteste le changement lorsqu’il m’est imposé, lorsque il vient de l’ extérieur.

Aujourd’hui, l’ensemble du secteur de l’édition est confronté à la nécessité de changer. Et c’est d’autant plus difficile, que ces changements viennent de l’extérieur.

Jusqu’à une date récente, le numérique, c’était pour les autres. Les autres industries culturelles, comme la musique ou le cinéma. Les autres secteurs de l’édition, comme le secteur STM.

Le changement, ce n’était pas pour nous. Nos lecteurs, de fiction et de non fiction, jamais ne souhaiteraient lire sur autre chose qu’un livre imprimé, cet objet parfait.


Aujourd’hui, Google est devenu un verbe, et si Facebook était un pays, ce serait le quatrième pays le plus peuplé du monde…

Qu’avons-nous à proposer aux habitants de ce pays sans frontière ? A ceux qui ont une vie en ligne, que la lecture sur écran ne rebute pas, qui prolongent sur le web leur existence avec le plus grand naturel ?

Aujourd’hui les terminaux sont là, qui permettent une lecture immersive suffisamment confortable.

Lorsque une offre de qualité est disponible en numérique, ainsi qu’un moyen simple d’y accéder, le marché peut démarrer.

C’est ce qui s’est passé aux USA  : le lancement du Kindle qui proposait à la fois une expérience de lecture suffisamment confortable, et une expérience d’achat très simple parmi un vaste catalogue de qualité , a été le signal de départ d’une augmentation rapide des ventes de livres numériques. L’arrivée d’autres offres, celles de Barnes & Noble,  celle de Borders, et enfin le lancement spectaculaire de l’iPad et de son iBook store, et les baisses de prix des liseuses qui ont suivi, ne vont qu’amplifier le phénomène.

En France, ce marché en est encore à faire ses tout premiers pas.

Plusieurs raisons à ce décalage  :

1) Il n’y a pas eu ici d’équivalent à «  l’effet Kindle  »  : il n’y a pas encore de liseuse e-Paper connectée.
2) le catalogue d’œuvres disponibles est encore limité
3) Ici, les groupes d’édition sont aussi des groupes de distribution, qui souhaitent développer chacun une activité de distribution numérique. Cela a abouti à une multiplicité de plateformes de distribution numérique, chacune liée à un groupe, et à une complexité dans la présentation de l’offre aux revendeurs.
4) Il existe un différentiel de TVA important entre le livre imprimé et le livre numérique. Du 5,5 % auquel les éditeurs étaient habitués, on passe à 19,6%, alors que le lecteur attend un livre numérique sensiblement moins cher que sa version imprimée. Même en pratiquant un prix identique à la version imprimée, ce qui n’est pas acceptable par le lecteur, le revenu net de l’éditeur diminue.
6) Nous vivons en France depuis 1981 sous le régime de la loi Lang, qui permet à l’éditeur de fixer lui même le prix des livres, et interdit aux revendeurs de pratiquer des ristournes supérieures à 5%. Une loi qui a permis, car telle était sa raison d’être, que la  librairie  puisse continuer d’exister face aux grandes surfaces culturelles et aux hypermarchés.

Depuis bientôt trente ans, les éditeurs fixent le prix des livres. Jusqu’à présent, le livre numérique n’entrait pas dans le cadre de cette loi.

Un projet de loi visant à réguler de la même manière le livre numérique vient d’être déposé au Sénat.

Quelques raisons de penser que les choses vont s’accélérer en 2011 :

- multiplication des canaux de vente
-  enrichissement de l’offre
- arrivée de l’iPad
- diffusion prochaine de plusieurs liseuses connectées
- ouverture d’un site des libraires indépendants
- accords en cours pour la mutualisation des catalogues
- ouverture d’un hub inter-plateformes
- projets de mise en place de librairies numériques par de nombreux acteurs
- proposition de loi sur le prix unique du livre numérique déposé au Sénat.
- loi concernant l’alignement de la TVA du livre numérique sur celle du livre imprimé également en projet.

Il est donc fort probable que nous allons connaître, nous aussi, notre «  moment ebook  ».

Le ‘moment ebook’ est le premier pas : construire une offre numérique est une opportunité pour les éditeurs d’initier le changement.

Cet effort doit s’inscrire dans une vision plus large du futur de la lecture, et doit s’accompagner d’une prise de conscience des profonds bouleversements qui modifient notre environnement.

Tous ceux qui parmi vous ont vécu ou vivent ce moment de mise en route savent que c’est un moment difficile, que les obstacles sont nombreux, de tous ordres, et qu’il faut une volonté forte et une conviction sans faille pour le réussir.

Pourquoi parler de «  moment ebook  »  ? Parce que le livre, une fois qu’il se sépare du support qui a été le sien depuis plusieurs siècles, va probablement connaître des transformations, de forme, d’usage, que nous ne soupçonnons pas aujourd’hui.

Mais le premier pas est celui-ci : offrir des versions numériques de nos livres à  nos lecteurs,  de sorte qu’ils puissent les lire sur le terminal de leur choix. Rien de bien révolutionnaire en apparence. En réalité, de très nombreuses évolutions dans la manière dont nous travaillons.

Pour donner un exemple, j’aimerais reprendre ici les paroles de Laura Dawson, citées sur son blog par Donn Linn : « When are we going to be able to go to meetings like this and not hear about someone beginning to use an XML workflow, setting up a Digital Asset Management system or getting their metadata organized properly without its being treated as something unusual and remarkable ?  »

Je partage tout à fait cette impatience de Laura. Et l’exemple de la mise en place d’un DAM illustre parfaitement ce que je veux dire quand je parle d’obstacles.

Il faut avoir une vision de l’avenir pour décider d’implanter un DAM : c’est un investissement important. Mais sa mise en place n’est rien, en comparaison de l’effort nécessaire pour que cet outil soit adopté et utilisé. Typiquement, il est nécessaire de former tous ces utilisateurs, pour qui l’utilisation du DAM va apparaître comme une gêne, une complication superflue, un de ces multiples tourments que les gens semblent inventer chaque jour pour vous compliquer le travail. Et les utilisateurs ont raison : la seule manière d’obtenir d’eux l’effort immense que constitue le fait de changer ses routines de travail, c’est de leur démontrer que cet effort, une fois devenu une nouvelle habitutde, comporte pour eux des bénéfices, qu’ils ne pourront apercevoir qu’une fois que l’ensemble des équipes aura effectué le changement.

Dans le groupe dans lequel je travaille,  des dizaines de formations ont été organisées, avant que l’archivage des projets dans le DAM commence à devenir systématique. Et ce n’est pas fini : je parlais l’autre jour avec une attachée de presse qui me disait ne jamais l’utiliser, alors même qu’elle avait reçu la formation. Elle n’avait tout simplement pas été assez loin dans la courbe d’apprentissage pour que lui apparaisse la réalité des bénéfices qu’elle pouvait y trouver. Ma conclusion dans ce cas est toujours de me dire, non pas «  mais ils ne comprennent rien  ». C’est de me dire : «  Visiblement, le message n’est pas passé, nous n’avons pas été assez loin, nous n’avons pas assez bien expliqué, montré, il faut accompagner encore.  »

Ce «   moment  ebook  » n’est pas très glamour. De l’extérieur, ça paraît assez simple. Vous qui êtes ici, vous savez tous qu’il n’en est rien. Deux actions doivent être menées en parallèle, l’une qui consiste à mettre en place de nouveaux process pour que chaque nouveauté sorte simultanément en version imprimée et en version numérique. L’autre consiste à numériser le fonds. Mon propos ici n’est pas de vous détailler les process, mais de témoigner de différentes options stratégiques qu’il est possible d’envisager pour ce faire.

L’une consiste à mettre en place une équipe dédiée, à faire intervenir des spécialistes, afin de ne pas perturber la filière traditionnelle. C’est cette équipe qui va se charger de contacter les auteurs afin d’obtenir les droits numériques. C’est elle qui va récupérer les fichiers des livres imprimés, décider du format, choisir la charte graphique numérique, contacter un sous-traitant pour la conversion, effectuer les contrôles de qualité.  C’est une jeune équipe brillante, ils vont vite. Ce sont « les gens de l’informatique ». Ils ont le vocabulaire. Ils connaissent le dédale des formats, les complications des DRM, ils parlent de CSS et de DTD.

Pendant ce temps, les équipes traditionnelles ne sont pas dérangées, et continuent de pratiquer leur métier sans se préoccuper des changements qui sont pris en charge par «  les gens du numérique  ».

Il existe une autre façon de procéder. Elle est plus lente. Elle demande infiniment plus d’efforts.

Elle consiste à ennuyer dès maintenant les éditeurs avec le numérique. Certains seront mécontents, dans un premier temps. et vous diront : j’ai des livres à faire. Depuis des années que je m’occupe de numérique, depuis la vieille époque du CD-Rom, c’est la phrase que j’ai entendue prononcée le plus souvent dans les différentes maisons d’édition où j’ai travaillé  : «  j’ai des livres à faire.  ».

Oui, vous avez des livres à faire. Je sais. Voulez-vous que vos livres soient lus ?  Savez-vous que demain, de plus en plus de lecteurs liront en numérique ?  Est-ce que vous ne vous sentez concerné que par les lecteurs qui préfèrent l’imprimé ? Est-ce que votre auteur n’a pas envie que vous veilliez à la qualité de présentation de son livre sur tous les supports  où il apparaîtra ?

Oui, l’autre option, c’est de faire en sorte que le changement vienne transformer de l’intérieur les pratiques des éditeurs. C’est de travailler à ce que la perception que chacun a de son métier évolue.

Il ne s’agit évidemment pas de transformer les éditeurs en développeurs. Ni de leur demander d’écrire une DTD. Et il y a bien sûr besoin, pendant une longue période, que des personnes spécialisées les accompagnent au quotidien dans la mise en place du changement.

Mais cette équipe est là, non pour se substituer aux éditeurs, mais pour transmettre les connaissances et les savoir-faire qui permettront, progressivement, aux éditeurs de changer leur façon de travailler, de s’approprier le changement.

Les éditeurs, par chance, sont habitués à vivre dans l’incertitude. Chaque projet éditorial est une aventure. Le succès n’est jamais garanti. Ils font des paris. Ils s’engagent. Ils prennent des risques. Si on prend  la peine de leur présenter et de leur expliquer les enjeux du numérique, si on leur donne une chance de s’en emparer, ils le font. Les choses ont déjà beaucoup bougé. Il n’est plus besoin de définir chaque acronyme, chaque mot technique. Le premier signe indiquant que l’appropriation du changement est en cours, c’est lorsque l’on constate que  le vocabulaire devient partagé, lorsque les mots qui faisaient peur se banalisent. Le virage se prend. (voir la partie 2)

Baignades à Bagnolet

fbon_bagnoletBibliothèque de Bagnolet, mardi 2 juin. Liseuse en main, François Bon commence. Énumération. On peut la lire ici. Un concentré de ce que nous partageons en ligne depuis quelques années : cette urgence à explorer les outils, les applis, les réseaux, à aller barboter dans toutes les rivières du web, à s’y laisser flotter et dériver, à essayer d’en remonter le courant, de construire des barrages comme font les gosses, l’été, en déplaçant des pierres.

silvere_bagnolet

Puis c’est Silvère Mercier, ingénieur hydrographe, que l’on remercie de ses explorations bibliobessionnelles, si précieuses, Silvère qui rêve à la bibliothèque de demain, à sa place dans la cité et dans les réseaux.

menard_bagnolet

Pierre Ménard, ensuite,  s’installe derrière son mac. Musique. Images. Il nous emporte dans ses explorations, dans ses juxtapositions, dans une longue séquence poétique, images samplées, sons remixées, tremblements fugitifs, extraits et fragments.

pdj_bagnolet

Je croyais bien connaitre desordre.net, que je fréquente depuis longtemps, heureuse de m’y perdre, de m’y faire balader. Mais nul ne peut prétendre connaitre le désordre, ça sert à ça, le désordre, à maintenir des choses cachées, enfouies, provisoirement hors de portée, pour que le plaisir de les trouver ou de les retrouver ensuite, par hasard, soit d’autant plus grand qu’il est inespéré. Mais visiter le désordre avec celui qui le crée depuis dix ans, ce fut un grand privilège. Philippe de Jonckheere a réalisé un montage sonore, mixant sa voix lisant de longs extraits du bloc-notes avec musiques et bruits, et tandis que passait cette bande, il explorait devant nous les dédales de son site, en direct. Ce que le désordre révèle, c’est pour mieux le cacher. Et ce que le désordre cache, il est urgent de le découvrir. Alors que le web est en train de devenir le web du flux, un monde de rivières,  desordre.net est une cité lacustre.

Que faisiez-vous en 2008 ?

Que sais-tu de moi Facebook ? Que disent de moi ces petits mots jetés sur le clavier, adressés à mes «  amis sur Facebook  », ces «  nouveaux autres  », pas tout à fait des inconnus mais, pour la plupart d’entre eux, jamais rencontrés, à qui je n’ai pas serré la main, dont je n’ai jamais croisé le regard ni entendu la voix ?

Je suis l’exemple de François, (et je ne suis pas la seule : voir Pierre Ménard, Lignes de fuite, Arnaud Maïsetti, KMS…) et je publie, par ordre antéchronologique, ces bribes de quotidien, ces petits riens qui racontent le temps qui passe, le jeu de cache-cache entre public/privé.

J’ajoute ceux de 2007, pour inclure les status qui commençaient encore par «  is  », ce qui fournissait une contrainte amusante à gérer, et a occasionné une avalanche de constructions syntaxiques originales et souvent bilingues, avant que l’équipe de Facebook s’avise que dans quelques régions du monde les gens ne s’expriment pas en anglais.. (quoi que… il y a pas mal de mots anglais dans mes status, à y regarder de plus près, un peu idiot pour quelqu’un qui a lancé «  liseuse  » à la place de «  eReader  »… et maintenant, même Denis Zwirn l’emploie…)
Et vous, aimez-vous donner de vos nouvelles en utilisant les status de Facebook ?

Status 2008 :

apprivoise le temps libre.  21:08 -

Vacances, j’oublie tout. 20:12

change à Denfert direction porte de Clignancourt. 18:11 -

ça plane pour Claro. 15:30 -

téléphonez-moi ! http://tinyurl.com/5amozx. 10:54 -

Si tu savais comme on s’ennuie… http://www.deezer.com/track/298406. 22:57 -

Que faites-vous en ce moment ? 18:09 -

«  -Hypocrite lecteur,-mon semblable,-mon frère !  » 00:35 -

se tape la tête contre le firewall. 11:57 -

observe la boîte de nicopatches d’un œil mauvais. 23:37 -

n’a rien à vous dire. Vraiment rien. 22:44 -

On n’est pas là pour se faire engueuler, on est là pour… 15:54 -

poke-mi et poke-moi sont dans un bateau. 15:49 -

consulte le guide de l’utilisateur. 22:53 -

regarde et écoute Michel Butor http://tinyurl.com/6rv2px. 10:16 -

et mon rhume, tu l’aimes, mon rhume ? 20:00 -

Lire Pessoa au Père Tranquille. 15:00 -

Viens / Allons voir la neige / Jusqu’à nous ensevelir. 12:29 -

J’peux pas dormir j’fais qu’des conneries http://www.deezer.com/track/2238997. 12:18 -

La fille qui murmurait à l’oreille de son aspirateur. 11:26 -

Bonne route, bonne route http://fr.youtube.com/watch?v=6cJiBW74mZs&fea ture=related. 23:35 -

juste avant de se coucher, traîner encore un peu. 00:00 -

démine. 17:31 -

Effet kiss cool d’une réunion annulée au dernier moment. 15:36 -

bon c’est bien gentil de bloguer, mais faudrait peut être faire un peu de cuisine aussi de temps en temps. 20:52 -

mijote. 11:22 -

dégage en touche. 17:38 -

En panne pour rédiger un statut facebook flamboyant ? Lisez Gunthert ! 00:12 -

extrapole. 10:57 -

je ne veux pas travailler / je ne veux pas déjeuner /…/ et je fume. 12:05 -

voilà ce que c’est que de veiller jusqu’à 3 du mat. 19:27 -

Pauvre pauvre pauvre pauvre point. 16:05 -

efface gomme delete coupe pomme-X. 17:52 -

un petit peu à côté de la plaque le Facebook, me connaît mal. 13:34 -

inter-éditise. 21:34 -

had Babelio lunch. No wine, but «  café gourmand  ». 18:30 -

à Beaubourg, les futuristes se cubisent, et les cubistes se futurisent. 22:02 -

se fatigue pas à chercher le statut qui tue. 18:47 -

Hier soir, François Bon a mis le feu à la cinémathèque. 11:09 -

s’est coupé les cheveux pour continuer de ressembler à sa photo dans facebook. 22:11

réfléchit de la main gauche. 22:05 -

bagel dègue au Starbucks Odéon, mais wifi ok. 12:42 -

procrastine à mort. 12:18 -

les brunes comptent pas pour des prunes. 15:03 -

roule et n’amasse pas mousse. 08:26 -

égarée dans la vitesse des choses. 17:55 -

a égaré sa désinvolture. Si vous la trouvez, merci de me la rapporter

se dézippe en sortant du métro.  09:01 -

se désinteresse. 22:52 -

s’intéresse. 23:04 -

cherche un(e) stagiaire. Licence ou master édition, intéressé par problématique livre/numérique, familier web 2.0. 11:05 -

tout un dimanche à la campagne, au calme. 21:05 -

grimpe dans tous les Arbres à lettres, pour y dénicher de nouvelles lectures. 07:37 -

désapprouve sévèrement la chute brutale de la température à Paris. 17:14 -

anticipe. 15:29 -

essaye de se concentrer. 15:14 -

pointe son nez. 16:31 -

se fait oublier.

prend son temps.  11:35 -

ne campe pas sur ses positions. 00:29 -

Mastroianni Monica Vitti Jeanne Moreau : Antonioni… Mmmm. 23:37 -

ben non en fait, les vacances c’est plus tard… c’était pour rire. 23:35 -

on dirait que ce serait les vacances… 18:41 -

s’investit. 10:50 -

publie un billet beau comme un camion. 18:41 -

mais c’est quoi ce temps de M ? 15:03 -

petite jupe noire. Et c’est tout. 12:08 -

préfère manger dehors. 01:03 -

file à la campagne. 11:44 -

s’occupe. 15:24 –

reboote. 07:39 -

Privés de la fin de la finale à Wimbledon… Grrrr ! 21:21 -

Il y avait longtemps que je n’avais pas dansé comme hier soir… 11:01 -

Ma Lulu bac en poche, commence les plus longues vacances de sa vie. Yeah ! 21:56 -

Aller nager le midi et se croire en vacances. 11:09 -

Salut mon agrégateur, tu m’as l’air en pleine forme… Allez, j’attaque. 16:37 -

Carpaccio en terrasse avec mon amoureux. 22:44 -

trie des papiers. Eloigne les factures de sa vue. 13:02 –

soirée en solo. Tous partis. Drôles de petits bruits dans l’apparte… 23:18 -

a tendance à bouder facebook. La faute à Twitter. 12:08 -

file à Wimbledon en quittant son bureau. 23:08 -

fait avec, enfin non, fait sans. 09:52

derniers jours avec le Québecois… Bouuhhh… 17:49

bac philo pour ma girl… Be cool Lulu. 07:32

revient du BookCamp, avec LE tshirt. 22:05

fait du toboggan sur powerpoint, trop fastoche. 12:49

improvise. 21:00

écrit dans des petites cases. 12:27

désobéit. 18:21

ciné, web, télé, et Richard Powers (le temps où nous chantions). 23:40

essaie de se concentrer. 21:39

bon, on fait quoi alors ? 09:38

a revu un vieil ami… non lui non plus il n’a pas changé. 09:33

le 13 mai leur a pas suffi. 22:00

tôt levée. 07:53

n’a pas les idées claires, alors qu’il faudrait. 18:10

non, pas en short, en robe d’été finalement. 13:10

en short. 11:32

enchaîne. 20:55

atelier eCrm : et si on le faisait dehors, dans un parc, au soleil ? 07:50

me suis bêtement cassé le petit doigt. Apprendre à taper avec les 9 qui marchent encore.18:14

Désherber le jardin. Désherber ma tête. 19:09

POD livres épuisés chez Faber & Faber http://tinyurl.com/5eakcj.18:30

jugement dernier : http://tinyurl.com/69mzz7.16:05

observe un écureuil dans le jardin. 08:34

Tôt levée. Concert de chants d’oiseaux., rien que pour moi. 07:07

Départ pour la Normandie. On est toujours terriblement longs pour les décollages…10:07

parfois j’aimerais être toute petite, blonde, mystérieuse et maussade. 19:20

I love… I hate… I wish…. http://www.twistori.com/.21:42

Ma nuit sera plus belle que vos jours, et elle va commencer très tôt, je baille déjà… Pourtant c’est beau, le web, la nuit.21:20

Une fleur tombée/remonte à sa branche !/Non ! c’était un papillon – Arakida Moritake.18:25

Un système fermé, protégé, quasi impraticable. Et on vous déclare sans rire : on rajoutera une petite couche de Web2.0. Et youpi !17:18

Un système tout fermé, protégé, impraticable presque. Et on vous déclare sans rire : on rajoutera une petite couche de Web2.0. Et youpi !17:16

Barre d’outils Firefox pour GoogleDocs. Génial pour ceux qui ont leur bureau dans les nuages : http://gdocsbar.com/.11:18

…. à Göttingen, à Göttingen. 01:10

Ben alors, Soleil, t’es déjà reparti ?09:10

Vous m’avez manqué. 22:22

Petit dej en terrasse au soleil.09:30

journée de Air Taie Thé. 14:08

BookCamp : toujours plus d’idées, de quoi alimenter un BookCamp mensuel pendant au moins un an !16:41

et c’est parti pour une soirée filles only – encore mieux : soirée meilleure amie !18:12

Je fais mon petit Sherlock Holmes sur le web, j’adore ça ! 18:11

on dirait qu’on serait amis. 22:26

oublie alors doit toujours ré-apprendre. 22:13

Olé !18:29

Pas tous, mais presque.16:58

déjeune toute seule, en lisant un journal en papier. Bon pour les yeux.

Je l’ai mon accès gratos à l’encyclopædia britannica. Plus qu’à lire… 10:44

Montage de vidéos de vacances avec iMovie : trop amusant… 18:59

Vivre avec des ados : ne jamais prévoir un déjeuner le dimanche midi. 12:53

t’as vu ? les arbres du parc sont en fleurs. Il fait doux. Viens, on va se promener.

Thinking about netx Bookcamp.12:02

no direction home. 11:36

like a complete unknown. 20:03

pousse son caddie chez Amazon. 10:10

se pointe avec son power point. 15:34

parfois, : impossible de trouver les aiguilles dans la meule de foin. Alors, aller se promener. 22:32

Publishing As A Service ? Why not ?22:01

ne vous dit pas… 23:56

photo échange avec le Chasseur de clous. 21:50

brodeuse de fils RSS, pâtissière de Delicious, danseuse de Twitter, bergère de Facebook, touriste de Twine. 23:14

piquets de grève devant Le Monde. Banderole : LE MONDE EN GREVE. 14:15

presse des oranges pour ses ados : vitamines pour le bac blanc. 08:13

tranquille pour bloguer le dimanche matin, pendant que tous les autres ici dorment. 13:12

can get no satisfaction. 15:32

soleil radio petit dèje pas pressée. 08:42

J’arrive elle s’en va… Ce soir on se croise. Les enfants sont faits pour s’en aller. C’est comme ça. 22:45

traverse le marché Blanqui, tapis, poissons, légumes, appels des marchands et puis hop… au bureau. 11:06

rentrer à pied du restau, tranquillement, dans la nuit parisienne. 01:23

réunion de dernière minute. 14:32

j’avoue j’en ai bavé pas vous ?14:19

AI installé Adobe Air. Essaie TwitterLocal.23:46

Paris sans neige, sans soleil, sans pluie, sans rien.18:24

en avant pauvre point, slide après slide.15:56

Comment faire de la veille quand on a tellement sommmeil ? 11:08

doesn’t sleep. 01:08

insiste. 14:51

essaye Twine. 11:17

goûter-dîner jambon cru asperges tarte aux fraises chez nos voisins-amis. 23:49

pèse le pour et le contre. 14:03

a vu «  un cœur simple  » : un très beau film. 22:50

coupe en deux des crevettes dans le sens de la longueur, une recette pour cuisinières maso. 13:54

s’interroge. 23:58

grignote la marge. 10:15

est en synergie, grave. 09:25

adore conduire dans Paris la nuit. 00:21

customise. 15:52

extrapole. 14:11

vilaine fille. 21:38

vous accroche des poissons en papier dans le dos, discrètement. 08:18

ce soir blanquette de veau et c’est tout. 21:28

rêvasse. 12:24 lance des alertes optimistes. 18:41

virevolte. 16:36

est accro à Slice. 18:33

minimise. 09:53

est mauvaise en Javascript, grave. 20:20

All I Really Want To Do. 23:36

s’éternise. 23:01

obtempère. 17:06

La Roche sur Yon, trop bon. 23:16

il faut bien. 11:25

rédige. 10:30

se laisse flotter. 17:38

redimensionne. 15:29

slalome. 12:29

délimite. 13:13

extrapole. 17:07

a aimé l’expo Louise Bourgeois à Beaubourg.  11:42

se fait des films. 12:36

non mais ça va pas la tête. 15:23

aime quand ça discute ferme sur son blog. 14:52

chaque matin, croit qu’elle ne retrouvera jamais ses clefs. 09:13

ne s’en fait pas (ne s’en fait pas). 18:15

regarde par la fenêtre. 09:14

est sage comme une image. 22:01

si si François c’est un petit peu marrant quand même :). 07:51

nomme. 22:02

au Botswana avec Mma Ramotswe. 23:56

s’aventure. 16:34

chipote. 00:41

casse des cailloux. 11:58

regrette parfois le «  is.  » 12:59 s’éternise. 18:43

T’exagères ! 23:45

voyage sur un strapontin. 20:32

dévie. 08:32

plonge. 20:13

se souvient. 23:53

pense à vous de temps en temps. 10:18

remercie toute l’équipe. 00:27

un poil découragée, peut-être. 00:18

esquinte ses jolis yeux avec pauvre-point. 19:25

chante «  quelqu’un qui m’a dit  »" au volant de sa Lancia. 22:47

a fait des rêves bizarres. 08:56

journée aux champs. 16:22

sifflote, les mains dans les poches… 12:15

a les neurones qui dansent le twist. 22:47

respire. 13:30

téléphone à sa meilleure copine. 17:42

prépare son cours à la dernière minute. C’est mal. 23:00

fait ses devoirs à la maison. 19:03

Zazie ne prend plus le métro, elle roule en vélib. 19:01

vous embrasse pas : trop enrhubée. 06:45

rend grâce à l’aspirine. 11:17

s’acclimate. 22:11

goûte à Ginger. 12:43

Surtout ne te retourne pas. 22:16

s’attend à tout. 09:17

revoit toujours Jules et Jim avec plaisir ( («  dans l’tourbillon d’la vie  »…) 23:48

Tchekhov (3 soeurs) à la MC de Bobigny. 21:45

pas blog, pas blog. 11:27

blog toujours en rade, mais connection ADSL rétablie. 11:19

is en panne de presque tout. 15:14

is déconnectée. 09:36

is following the macworld keynote too. 18:55

se rapproche. 01:37

fait la tête, mais ça se voit pas sur sa photo facebook. 07:26

est triste, ça arrive. 14:17

se souvient de cette lumière, à Collioure. 18:11

«  Je vais bien ne t’en fais pas (ne t’en fais pas) !  » 23:11

adore les invitations à l’improviste. 20:19

is Fassbindering. 13:50

is sleeping. 23:31

Protection des données privées : personne pour protéger celles de S. de Beauvoir… 23:27

pense aux nuits étoilées dans les Cévennes au mois d’août. 17:10

cette année : acheter de nouveaux classeurs pour compta 2008 avant le mois d’avril… 10:45

tout le Monde démissionne. 22:46

t’es encore là, toi ? 23:36

bouge de là. 22:38

à quoi elle pense, elle pense à rin. 07:26

n’est pas rancunière. 22:25

de bon matin… 07:43

bidouille l’ordi de sa fille. 00:26

premier janvier flemmard. 19:54

souhaite une bonne année à ses zamis cachés dans fessebouque. 04:49

Status 2007 :

concocte des parfaits au chocolat. 19:38

est trop une winneuse au poker.

is ♪♪♫♫♪♪♪♫♪, encore et encore.  15:00

is ♪♪♫♫♪♪♪♫♪ dans la salle de bains. 10:03

 : vite un café. 09:56

is ça s’en va et ça revient. 10:30

arrête avec la Sachertorte, c’est bien maintenant ! 21:59

«  auf wiedersehen Wien !  » 20:32

se perd dans le MQ, le Museums Quartier à Vienne. 09:59

se rend dans Parkgasse, voir la maison dessinée par Wittgenstein. 09:56

arpente Vienne. Il fait -5°. Est-ce que Ingeborg Bachman a marché dans cette rue ? 22:25

ranger, trier, jeter, jeter, jeter. 23:23

mort d’un grand éditeur, mort d’un grand écrivain : triste semaine. 18:30

is au dessous du volcan. 23:42

fin de partie. 12:31

ajoute3 bugs en essayant d’en fixer 1. 19:12

pratique la procrastination. 17:40

is at work. 15:20

Je me souviens d’Electric Minds. 12:07

Nicolas et Carla are now friends. 22:25

Serait-ce possible alors ? 21:55

Jouez hautbois résonnez musettes. 08:11

de retour dans sa ville natale : on dirait qu’elle a rétréci. 23:45

vérifie la loi des rendements décroissants. 10:36

is, or isn’t ? Is that the Q. ? 15:36

is J’aime pas le marketing. 19:41

is Que sont mes friends devenus ? 11:07

is Regarder son adversaire comme s’il était une montagne au loin. 11:06

is in the Memphis blues again. 18:16

is Faut-il vraiment ? 08:48

is Boum, quand notre coeur fait boum, boum. 01:29

is Même pas mal. 15:07

is manger manger. 12:25

is oblada. 08:27

is toi toi mon toi. 01:00

is De l’aube claire jusqu’à la fin du jour… 00:57

is Insomnie avec Olivia Rosenthal et A. 13:14

is vélo dans Paris sous la pluie. 22:44

is Efferalgan ou Doliprane ? Aspégic 1000. 10:25

is d’un Z qui veut dire Zorro (Zorro… Zorro…Zorro…) 16:23

is plutôt une gentille fille. 10:48

is téléphone maison. 00:25

is chouette une réunion, chouette chouette chouette… 19:48

is Observe les ouvriers sur le chantier en face de son bureau. 10:56

is Mojito – Lectures au Plastic Bar. 01:22

is Vous regardez trop votre écran d’ordi, bonjour ! 08:25

is I’m not there. 01:20

is Good night sleep tide. 00:42

is Crème de jour, rouge à lèvres, où sont mes clefs, et mon portable, t’as pas vu mon portable ? 09:54

is attend le marchand de sable. 00:28

is fessebouquing. 19:15

is mothering : marre des dissertes… 19:12

is atchoum. 17:31

is ♪♪♫♫♪♪ aussi. 15:53

is Sorry, angel, sorry so… 11:03

is at home. 08:05

is blogging again and again. 23:06

is Bus 27 ing. 18:43

is Non non ma fille tu ni’ras pas danser. 12:59

is Oh Zut François, obligé d’acheter un iPhone… 08:39

is on n’improvise que deux fois. 18:12

is Pas pire. Et vous ? 08:31

is T’as d’beaux yeux, tu sais. 23:04

is No more pitch ? solitude oubli anonymat alcoolisme déchéance… puis : rencontre coup de foudre renaissance triomphe. 17:18

is Drôlement pas content, François… ouh la la. 22:07

is J’ai du rêver trop fort. 08:54

is at home at a party sleeping at work. 12:25

is Linking people. 12:18

is Epluching des haricots verts. 10:41

is All your base are belong to us. 17:41

is Je ne me sentis plus guidé par les hâleurs. 23:34

is Ouiquenne, ouiquenne, on va manger d’la baleine.

is un peu toc toc à cause des TICE.  08:56

is C’est comment qu’on freine ? 22:43

is De l’autre côté de l’écran. 12:49

is singing dans sa tête «  Under my thumb…  » 12:34

is at work. 12:25

is Je hais l’informatiqe, les câbles, les liaisons ADSL, les clés USB, quand ça marche pas, et souvent ça marche pas. 00:57

is Ne plus écrire qu’au tableau, ou dans le cahier de textes ? 17:06

is Cabulodulac ? Lanolacabulo. 16:44

is moi aussi d’abord je veux des cadeaux comme André Gunthert. 18:58

is blogging, adding comments here and there, butterflying. 00:33

is Family life. 14:17

is Faire tourner des ballons sur son nez. 11:59

is Mon âge, ton âge, et l’âge du monde. 09:40

is Faire tourner des ballons sur son nez. 09:37

is Olivier, on n’écrit pas : «  ds jns d jdsnf  » mais «  ds jnsd jdsnfe  ».  »jdsnf  » est un nom féminin. 14:42

is C’est çui qui le dit qui y est. 10:03

is tient les reconstitutions pour des aboutissements . 00:53

is faites attention à votre attention. 08:26

is moot mooting. 22:23

is Nos blogs sont plus beaux que vos sites sociaux. 01:53

is traces d’avion dans le ciel bleu. 08:12

is Ikea un dimanche trop bonne idée. 20:51

is soirée lectures de poésie éditions Le bleu du ciel. 23:27

is «  Non ce n’était pas le radeau de la méduse ce bateau…  » 10:29

is reading le dernier Philip Roth. 22:45

is «  Rien, sinon un beau Pèse-nerfs.  » 22:38

is en train de penser à ce qui s’est passé en Finlande hier. 19:45

is respiration abdominale. 08:31

is You Tubing. 17:54

is silence, ma chaise de bureau tourne ! 16:39

is getting some news from you all. 21:43

is cooking. 19:57

is at work. 11:42

is sont des mots qui vont très bien ensemble. 07:20

is seule. On est bien, seul, aussi. 23:05

is a desperated working girl. 08:26

is at home. 08:24

is Comme dit si bien Verlaine. 23:26

is I would prefer not to. 10:50

is jalouse du dernier post de Christian Fauré sur Bouvard et Pécuchet, trop bien. 03:03

is d’humeur blogueuse. 02:37

is private life chut ! 11:47

is Village Tao-Tao canard laqué à la pékinoise. 00:05

is tombing de sommeil… 00:44

is philo avec ma girl. 23:54

is d’humeur espiègle. 18:20

is automne. Le lit semble plus douillet lorsqu’il faut le quitter… 08:49

is dubitative (j’adore ce mot). 00:01

is facebooking une tite minute et puis travail travail. 18:34

is procrastinating. 12:49

is loving Motorcycle Boy. 23:49

is énervée par un troll sur teXtes, un vrai gros barbu chapeau pointu. 15:36

is organiser son temps, et laisser aussi un peu de désordre pour respirer. 13:33

is se balade sur Ning, parce que Facebook n’est pas le seul réseau social (heureusement). 22:39

is a regardé l’émission de Ph. Boisnard sur libr-critique. 13:37

is contente de pas s’appeler Martine. 23:59

is aujourd’hui : air taie thé, trop bien. 08:33

is j’ai descendu dans mon jardin pour y cueillir du romarin. 23:19

is maintenant on est un peu chez Microsoft ici, ça me fait pas tellement plaisir, pas vous ? 15:15

is Sonate de Mozart pour violon et piano, et pas les infos à la radio. 08:28

is bus pour la montée, vélib pour la descente. 20:11

is regarder son adversaire comme s’il était une montagne au loin. 08:48

is derniere fois que je discute de cette maniere sur mon blog, avec un anonyme bouffi de prétention. 21:47

is insomnie, canapé, lecture. 08:37

is discute avec Jean sur son blog. 20:14

is c’est parti… 11:27

is bonjour vous, fait de beaux rêves ? Café ? Thé ? Pain beurré ? 08:28

is faising l’infirmière pour chéri malade. 22:52

is les friends boivent le thé avec leur frangine en grignotant des petits lu. 20:10

is Olivier est rien qu’un copieur : ). 14:37

is laisser le bain refroidir autour de la lecture. 12:04

is caddie rempli, week-end commence.

is elle est passée par ici, elle repassera par là.  19:59

is une femme libérée tu sais c’est pas si facile. 08:30

is remembering FIFARC 1984 à Bordeaux. 08:26

is remembering FIFARC 1984 à Bordeaux. 16:12

is tant de belles rencontres aujourd’hui. 00:35

is écrit maintenant à l’endroit ça change. 00:54

is koobecaF snad srevne’l à tircé. 08:26

is l  »automne derrière les fenêtres du train. 05:58

is lundi aller retour à Dax – 10h de train pour 2h de RV. 23:58

is ce matin vu un couple faisant du taï chi sur le parvis de la BNF. 11:56

is ciel mon mari m’a added as a friend. 20:38

is café au MK2 bibliothèque après remplissage caddie puis flâner à la librairie. 15:41

is s’endormir sur la page, lâcher le livre, éteindre. 00:17

is is…is…is….is… is…is…is….is… 22:09

is O happy day. 08:10

is pas très convaincue non plus mais bon rarement très convaincue de grand chose. 23:24

is eh, les filles, contentes pour Doris ? 18:43

is le marketing j’aime pô ça. 17:31

is degueulasse, qu’est-ce que c’est dégueulasse ? 08:05

is pas dur non plus poulet au citron. 22:49

is au ralenti : c’est pas malin de bloguer jusqu’à 2 du mat’. 17:08

is bien dormi ? ça va, vous ? 08:14

is bonne nuit les petits. 01:18

is in the mood for… 01:03

is ravie d’avoir entendu Roger Chartier au forum SGDL. 19:02

is vers l’hiver : la nuit dehors au réveil. 07:41

is forum à la SGDL : Gens de Lettres, encore un effort… 17:39

is lundiiiiiiii. 09:38

is courir ce matin tôt dans Paris : démontage de la «  nuit blanche.  » 09:56

is Higway 61 revisited. 17:35

is de bon matin, maison endormie, tranquille. 08:05

is trop fatiguée pour bloguer, dommage, on verra demain. 23:15

is matin, infos à la radio. 08:33

is trop de téléphone aujourd’hui, assez ! 00:13

is «  Free Burma  » – Liberté pour la Birmanie. 07:54

is tombe de sommeil. 23:41

is super joyeuse, la la la la lère. 20:55

is vous vous en fichez pas mal, c’est normal. 08:57

is family life. 23:19

is aujourd’hui, petite robe sage. 10:24

is having beautiful dreams. 23:40

is reading her friends status. 20:17

is perdue dans Greenwich Village en 1962. 14:14

is toujours un peu jalouse des petites amies de Bob Dylan. 00:05

is j’veux du soleil. 16:28

is marre du boucan de la photocopieuse d’à côté. Pourquoi tant de papier ? 15:50

is en train de sécher, après vélo sous la pluie dans Paris. 13:24

is loving réunions de parents d’élèves trop trop coool. 19:53

is frigorifiée et à moitié endormie. 11:52

is pedaling sur son velibe. 10:27

is belle, belle, belle comme-eu le jour. 06:51

is vite un café où je meurs. 14:51

is rentrée déjeuner chez elle : super rare ! 14:49

is (non, pas is) regarde tomber la pluie. 07:49

is zzzzzzzzzz….. 00:01

is helping her son to réviser contrôle de math. 23:04

is ready to go to the swimming-pool. 20:45

is décidée à essayer de comprendre un peu mieux le web sémantique (il y a du boulot…) 15:13

is prend des nouvelles des ses friends sur FB. 07:49

is thinking   » Bon maintenant ça suffit avec Facebook, au boulot !  » 12:18

is en Normandie, parce que sinon, qui va ramasser les pommes ? 13:13

is «  Just like a woman  » et «  Like a rolling stone.  » 11:14

is contente d’avoir entendu François Bon parler de Dylan. 23:05

is thinking : «  et si j’allais écouter François à la Fnac des Halles aujourd’hui à 17h30 ?  » 12:34

is plongée dans le tome 3 de Millenium, le polar de Stieg Larsson trop trop bien. 23:41

is a commencé un montage vidéo avec les images tournées en vacances. 22:40

is reading «  Le Tunnel  » de William H. Gass. 23:08

is tentée parfois de dire comme Bartleby : «  I would prefer not to.  » 19:23

is une pas grand chose avant son deuxième café. 08:39

is encore en train de faire joujou avec des applis de facebook. 00:50

is bien plus bronzée que sur cette photo… 00:01

is now adding facebook’s widget inside her Netvibes. 23:47

is dreaming, as usual. 16:39

is thinking (non, j’y crois pas). 14:07

is en train de faire deux choses à la fois, comme d’hab. 00:27

is hard working today, qu’on se le dise. 17:41

is pas encore en vacances mais c’est pas grave parce qu’il fait moche. 00:05

is sad because she finished to watch all episodes of West Wing. 23:54

is at work. 16:21

is at work alors que c’est plus l’heure.

mieux connaître les réseaux sociaux

Olivier Ertzscheid nous offre une synthèse très compléte sur les réseaux sociaux.

Je lui emprunte cette citation de Danah Boyd, qui a trait à la gestion de l’identité numérique et à celle de la distinction espace public /espace privé :

- la persistance : ce que vous dites à 15 ans sera encore accessible quand vous en aurez 30 …
- la searchability (littéralement, capacité à être recherche/retrouvé) : avant les réseaux sociaux, votre mère ne pouvait pas savoir où vous étiez en train de faire la fête avec vos amis ou ce que vous pensiez d’elle. Maintenant … c’est possible.
- la reproductibilité : ce que vous avez dit/publié/posté/photographié/filmé peut être recopié et replacé dans un univers de discours totalement différent.
- les audiences invisibles : la médiation particulière que constituent ces réseaux sociaux et la conjugaison des trois critères précédemment cités fait que la majorité des publics/destinataires est absente au moment même de la médiation (= la transmission du message = par exemple, la publication d’un message texte), créant ainsi un effet non pas simplement de voyeurisme mais une temporalité numérique particulière.

J’ai été surprise que les «  réseaux sociaux  » soient encore apparemment peu connus dans le monde de l’éducation. Peu connus, ou peu observés, car assimilés aux «  inévitables pratiques des ados  », pratiques que l’école devrait «  bien se garder d’encourager  ». Bonne idée. Les ados savent ce qu’ils ont à faire, c’est bien connu. Peu importe si Marion ne saura absolument pas comment s’y prendre dans quelques années pour faire disparaître cette page qu’elle a elle-même publiée, où sa photo, prise dans une soirée, tenant une bouteille à la main, porte une légende gênante pour elle. Les employeurs «  googelisent  » les candidats, c’est aujourd’hui systématique. Il peut s’avérer très cruel que les années d’apprentissage laissent des traces visibles, publiques et indélébiles. Gérer son identité numérique n’a rien d’un snobisme geek. C’est une vraie question, pour de très nombreux ados, et qui les aidera à le faire, si les enseignants s’en désintéressent ?

Facebook vs MySpace

Un intéressant article de Danah Boyd (étudiante PhD à la School of Information à Berkeley) défend la thèse d’une répartition des jeunes américains entre les réseaux sociaux MySpace et Facebook, qui regrouperaient chacun deux classes sociales bien distinctes. Pour résumer, sur Facebook les WASP, surdiplômés et que les entreprises vont s’arracher. Sur MySpace les autres. Je cite :

«  MySpace is still home for Latino/Hispanic teens, immigrant teens, «  burnouts,  » «  alternative kids,  » «  art fags,  » punks, emos, goths, gangstas, queer kids, and other kids who didn’t play into the dominant high school popularity paradigm. These are kids whose parents didn’t go to college, who are expected to get a job when they finish high school. These are the teens who plan to go into the military immediately after schools. Teens who are really into music or in a band are also on MySpace. MySpace has most of the kids who are socially ostracized at school because they are geeks, freaks, or queers.  »

Pour ne pas avoir de l’article une image caricaturale, il faut replacer ce propos dans son contexte, bien plus nuancé : l’article in extenso

Dans l’article, Danah revient sur la définition du terme de classe sociale. Les différences entre ces jeunes ne se réduisent pas au niveau de revenu de leurs parents. Les deux réseaux mettent en évidence des différences d’habitus : goûts, préférences, références, valeurs, représentations.
(via Internet Actu)