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Podiobooks, des livres audio en podcast

Sur le site de Podiobooks, on retrouve de nombreux ingrédients discutés ici et là dans la bouquinosphère : gratuité, livre audio, licence Creative Commons, contenu généré par les utilisateurs…

Il s’agit d’un site qui diffuse des livres audio sous forme de podcasts. Les œuvres sont sous le régime Creative Commons. On peut les acquérir gratuitement. On est encouragé (argumentation ici) à faire une don (dont 75% du montant est reversé à l’auteur). Les titres sont évalués par les utilisateurs du site, avec 4 notations sous forme de nombres d’étoiles : qualité de l’enregistrement, qualité de la narration, qualité de l’écriture, qualité globale. Les visiteurs peuvent ajouter leurs commentaires sur la fiche de chaque titre.

Podiobooks propose également aux auteurs qui le souhaitent les services d’un speaker professionnel (18,75 $ pour mille mots), ainsi que l’enregistrement en studio (175 $ de l’heure), et le découpage en épisodes. Si vous voulez enregistrer vous-même votre texte, quelques conseils sont donnés sur le site, mais je conseillerais également la lecture des «  astuces pour la lecture publique«  , publiées aujourd’hui par François Bon.

Peut-être la fin de la guerre des formats pour le livre : et si c’était finalement le mp3 qui l’emportait ?

(repéré chez Joe Wikert)

Audible acheté par Amazon

Sur Amazon version US, un même titre peut être vendu en grand format, en poche, sous forme de livre électronique, mais aussi de CD audio, ou de fichier son téléchargeable. Un clic sur un titre à ce dernier format vous emmène sur le site d’Audible, partenaire d’Amazon, et maintenant intégrée à Amazon : oui, car Amazon achète Audible. Jeff Bezos, le roi de la vente à distance sur le web diffuse désormais plusieurs produits 100% numériques : pas d’entrepôts (sinon virtuels : des serveurs), pas de transport (sinon virtuel : de la bande passante) : livres électroniques, musique, livres audio numériques.

Autre nouveauté repérée aujourd’hui : maintenant, les commentaires des livres peuvent se présenter sous la forme de vidéos, que leurs auteurs publient sur le site d’Amazon.

Mais qu’est-ce qu’on va faire, nous autres ? Ils vont vite, ils ont ou ils repèrent les bonnes idées, ils se développent dans tous les sens. Ils font du LibraryThing-like et du youTube-like… Ils affichent des résultats insolents.

Il m’est arrivé d’écouter en voiture des audiolivres sur cassette, pendant de longs trajets. L’an dernier, je me suis laissée avoir tenter par un offre promo sur le site audible France, qui propose donc des livres audio en téléchargement payant. A ceux qui s’abonnaient pour un an, pour un montant d’une douzaine d’euros mensuels, on offrait un iPod nanno à 30 euros. L’abonnement autorise un téléchargement mensuel de livre et plusieurs téléchargements de magazines. Le catalogue en français est assez mince, mais j’ai réussi chaque mois (sauf quand j’ai oublié, c’est malin…) à trouver mon bonheur, et j’ai bien apprécié d’écouter sur mon iPod collector (car gravé au dos d’un «  audible  » du meilleur effet) des textes assez variés. De longs extraits de La Recherche lus par Jean-Louis Trintignant, un Gide, un Beckett – (Premier amour), des contes de Flaubert (un coeur simple, écouté en voiture avec mon fils, sur les routes normandes, c’était parfait…), de la poésie, des nouvelles russes… Par contre, jamais dépassé la première leçon d’un cours de perfectionnement en anglais, décidément trop paresseuse.

Une fois terminé mon abonnement d’un an, je ne l’ai pas renouvelé.
Quantité d’initiatives autour des textes lus à voix hautes me permettent d’alimenter autrement ma machine à sons : page 48, Rabelais à haute voix, les conférences du Collège de France ou de l’ENS et bien d’autres. Et rien ne m’interdit de continuer à acheter aussi si je veux ponctuellement des livres audio sur Audible, ou ailleurs

deux point zéro

Avec les applications 2.0, je me demande si le concept de «  back office  » n’en a pas pris un petit coup. C’est l’article que publie Christian Fauré aujourd’hui qui me fait penser à ça. Il y reprend sa définition très ramassée du web 2.0 :

«  Une application Web 2.0 est un formulaire de saisie en ligne proposant des services adossés aux contenus saisis par les particuliers.”

Prenons FlickR ou Facebook : pour publier sur ces sites, nul besoin de passer dans l’arrière-cuisine : non, c’est une cuisine à l’américaine, ouverte sur le salon, et c’est dans la même pièce qu’on met les casseroles sur le feu, qu’on débouche la bouteille, qu’on s’assoit sur le canapé et qu’on mange les rondelles de saucisson… C’est dans le même espace qu’on saisit de l’information et que l’on consulte l’information, il n’y a pas de rupture.

Ce n’est pas vrai pour toutes les applications (il y a bien un espace d’administration, distinct de l’espace public, sur les plate-formes de blog par exemple, et celles-ci font partie intégrante des applis emblématiques du web 2.0). Lire la suite

Ils étaient à Ludovia

Cedric Montet et Brice Vercoustre, 44 ans à eux deux, se sont rencontrés au lycée, et n’ont pas attendu d’avoir terminé leurs études pour monter leur société. Ils ont créé Libcast, plateforme de création, d’hébergement et de diffusion de podcasts. Le podcasting, ou baladodiffusion (hmm… prendra ? prendra pas ?) intéresse de plus en plus le monde de l’enseignement. Plusieurs expérimentations ont été faites, consistant à équiper les élèves de lecteurs mp3 et à utiliser les lecteurs pour l’apprentissage des langues.

Et le podcasting, on l’a vu dans le post précédent, ne concerne pas seulement l’enseignement des langues. Est-ce que l’  »effet iPod  » peut jouer dans le secteur de l’éducation comme il a joué dans le grand public ? Le lecteur de mp3, peu importe sa marque, a l’effet immédiat de permettre à un utilisateur de bénéficier de la puissance du réseau et des avantages de la dématérialisation, sans devoir être rivé devant un ordinateur. (Il implique cependant un minimum d’apprentissages : comment se connecter à l’ordinateur, maîtriser le contenu du lecteur, se procurer des fichiers sons.) On obtient aussi un accès à quelque chose de très puissant, via un objet d’un maniement simple. A la différence des médias de flux traditionnels (radio, télé), les flux rss agrègent l’accès à des informations que l’utilisateur peut consulter au moment qu’il détermine. La télévision et la radio nous ont en partie dispensés de sortir de chez nous pour nous distraire ou nous informer : elles nous ont affranchi de la contrainte spatiale (pour peu qu’on apprécie les contenus qu’elles proposent, mais ceci est une autre question). Le podcast nous dispense de respecter un horaire particulier pour accéder à un contenu sonore ou vidéo : il nous affranchit de la contrainte horaire.

S’affranchir ainsi des contraintes spatiales et horaires présente pour l’enseignement de grands avantages. On sait que ces contraintes pèsent très fortement sur la vie scolaire, qu’elles sont partie intégrante de ce que l’on appelle la «  forme scolaire  » : un peu moins d’une heure de cours, avec un groupe d’une trentaine d’élèves , rassemblés dans une classe, à heure fixe, tout au long de l’année scolaire.

Et voilà cette petite machine qui pèse quelques grammes, avec son casque, et qui peut accompagner l’élève dans ses trajets, à son domicile. Il l’utilise certainement également à d’autres fins que l’écoute de textes en espagnol ou en anglais, mais elle lui permet déjà de prolonger le cours au delà du temps passé avec l’enseignant, au delà de la salle de classe, une fois franchie la grille du collège. Peut-être une manière discrète d’aller vers la «  cité éducative  » , de faire tomber des murs ?

Le soleil est arrivé à Ludovia

Le soleil est arrivé à Ludovia : dès le deuxième jour, port des lunettes noires obligatoire sur la terrasse, permettant éventuellement de masquer un bref assoupissement dans un transat entre deux conférences.

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Sans me lancer dans des comptes-rendus des ateliers que vous trouverez sur le blog, quelques échanges intéressants (parmi d’autres) :
- avec Fred Quay, instituteur en Avignon, utilisateur de Moodle, plateforme eLearning plus habituellement utilisée dans l’enseignement supérieur mais qu’il adapte pour l’école élémentaire. Il doit faire bon être élève dans la classe de Fred. Cette année, c’était classe kayak, et il a joliment conclu sa présentation en disant : la montagne était notre salle de classe, la pagaie notre crayon. Et le numérique ? Un Travail collectif sur les fleuves et rivières, recherche de documents, publication de textes et de photos. On passerait des heures à écouter Fred parler de son métier.

- avec Emmanuelle Pradalié, professeur d’histoire-géo au collège du Vic-Bilh de Lembeye. Pour aider les enfants dyslexiques, qui ont un accès problématique à la trace de leurs cours car leurs notes sont souvent peu lisibles, Emmanuelle a eu l’idée de proposer aux élèves de travailler en binôme : un enfant non dyslexique lit à voix haute à destination de son ou sa camarade les éléments de la leçon dont il a pris note, et les enregistre. Puis il charge sur un lecteur mp3 le fichier ainsi créé. Ainsi, la barrière de la mauvaise prise de note + mauvaise lecture saute, l’enfant peut écouter le cours qu’il doit apprendre, et les consignes concernant le travail à la maison. Cela n’a pas vocation à traiter le problème de dyslexie, mais à en limiter les effets. Une vraie bonne idée, simple et efficace. Autre exemple : Parcours de poilus du canton de Lembeye, un dossier en ligne réalisé par trois élèves.

Après le podcast, le godcast

(Vu sur Yahoo news) Deux mots parmi ceux issus du cyberespace vont faire leur entrée dans le Collins English Dictionary :

Un godcast (celui-là, je ne l’avais vraiment jamais rencontré…) soit un podcast de nature religieuse…
Les me-media, ou sites à contenu personnel (et non des sites réservés aux mémés), comme Facebook, MySpace, mais aussi Twitter, Jaiku, Me.dium…

Dans le même article, le «  top five  » des mots les plus irritants sur le web (top-five étant un mot composé anglais également irritant, mais pas autant que le mot anglais abrégé «  prime  », comme dans «  je flippe trop à l’idée du praïme  » = «  je suis un peu angoissée à l’idée de chanter dans l’émission qui va passer en première partie de soirée sur tf1″)  :

1 – folksonomy (moi, j’adore, ça mixe des univers si distants, «  folk  » (qui me fait penser à Dylan période Woody Guthrie) et «  taxonomie  » (qui me fait penser à Michel Foucault, parce que c’est dans l’un de ses livres que je l’ai rencontré la première fois.) Il y a de la poésie dans un tel rapprochement… mais bon, 4 syllabes, c’est vrai que c’est beaucoup.

2 – blogosphere (je préfère ne pas imaginer quel accueil aurait été fait à bouquinosphère, à mon avis il aurait battu folksonomy, mais il est à nous, on se le garde !

3 – blog  : Les Québecois écrivent «  blogue  », parce qu’ils défendent leur langue, eux.

4 – netiquette : je croyais que plus personne ne parlait de ça, que ça appartenait au temps des dinosaures. Mais si ça énerve, c’est que ça traîne encore quelque part…

5 – blook – un «  book  » tiré d’un «  blog  ». Un blivre ? Un livrog ? Non. Comment diront-ils les Québecois ? Ils écriront «  blouque  ». Trop coule !