…mais a adopté le terme pour désigner les « eBook readers », et cela me ravit. Comme me ravit d’ailleurs cet excellent article de François Bon, et j’aimerais qu’il ne soit pas déjà 00.45 sur l’horloge de mon mac pour le commenter ce soir plus longuement.
Juste une précision, teXtes est tout à fait « agnostique » en ce qui concerne les liseuses, que je ne cherche ni à promouvoir particulièrement ni à dénigrer systématiquement. Comme vous (non, pas vous ? ) je m’interroge à leur sujet. Par contre, l’idée m’est tôt venue de proposer l’emploi du terme liseuse : si, de temps en temps, on ne décide pas de féminiser un peu les mots désignant des objets issus des nouvelles technologies, les ingénieurs, encore malheureusement rarement des ingénieures, ne le feront pas spontanément. Une sorte de discrimation positive pour les substantifs féminins…
Livre imprimé, ordinateur portable, téléphone mobile, liseuse, PDA, ONEI, (Objet Non Encore Inventé) : quel support de lecture sera le grand vainqueur ? La question pourrait génèrer un suspens façon Star Ac’ (chaque semaine, il y aurait un « device » qui sortirait, désolé, vous ne faites pas l’affaire, les autres sont meilleurs que vous, la lisibilité n’est pas mal mais l’ergonomie nous a vraiment déçus, nous autres, au niveau du jury, pas vraiment assez pro, si vous êtes pour le iPhone vous tapez 2712 mais si vous soutenez le Cybook vous tapez 2714, au revoir, on l’applaudit bien fort…).
Je trouve tout à fait passionnante la réflexion de François Bon sur le devenir de la littérature, qu’il dissocie a juste titre me semble-t-il du devenir de l’édition ou de la chaîne du livre. Parce que même si, que ce soit en volume ou en chiffre d’affaires, la littérature ne représente pas la part la plus importante de l’édition, loin de là, c’est toujours à partir de la littérature que l’on s’interroge réellement sur l’avenir du livre. Parce que la mesure, pour la littérature, ce n’est pas le volume ou le chiffre d’affaires, même si ni l’un ni l’autre ne sont indifférents. Je lisais il y a peu les mémoires de Jim Harrison, dont les ambitions d’écrivain se limitent, dit-il, à ce que tous ses livres demeurent disponibles en librairie jusqu’à la fin de sa vie, ce qui est encore le cas pour le moment, à son grand bonheur… il nous met sur la piste de l’instrument de mesure, en ce qui concerne la littérature. En tant que lectrice, j’aimerais que la longévité de ses livres aille au delà de ses espérances. C’est cet « au delà » d’une vie d’homme qui me semble pertinent pour s’interroger sur le devenir du livre. Et le web 2.0, tellement ancré sur le « moi » (mon yahoo, mon profil, mon compte, mes préférences), est certes porteur d’un « nous », mais ne cesse d’en revenir au moi, à l’individu se référant principalement à lui même, dans un éternel présent. Echappent à ce mouvement justement les sites traitant de littérature (et bien d’autres aussi, bien sûr), et je renvoie pour découvrir ces sites aux liens nombreux sur tiers-livre.
Bon, c’est malin, mon ordinateur indique maintenant une heure tout à fait déraisonnable : allez plutôt lire l’article, et dites-moi vite ce que vous en pensez…